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Désolé les Village People, Trump est un «Macho Man»!

Désolé les Village People, Trump est un «Macho Man»!

Le mythique groupe américain se désole – un peu tard – de l'utilisation de leur hymne crypto-gay à la virilité lors des meetings de Donald Trump.

Cinq mille personnes, casquettes «Make America Great Again» vissées sur la tête, qui courent sur le tarmac d’un aéroport du Nevada pour aller acclamer le président Donald Trump. La scène, qui s’est déroulée samedi soir à un meeting du président-candidat, a fait bondir les commentateurs. Et pas seulement pour le mépris des règles de sécurité sanitaire (ni masque ni distance sociale, et un nombre de participants 100 fois plus important qu’autorisé).

Ce qui a aussi fait jaser, c’est la diffusion du tube «Macho Man» pour galvaniser la foule, relève le «Chicago Tribune». Ce n’était pas la première fois que ce single de 1978 faisait danser les inconditionnels du président. Son équipe de campagne a apparemment un goût prononcé pour les Village People, dont les titres « Y.M.C.A » et « Macho Man » servent régulièrement de bande-son aux meetings présidentiels.

Création des producteurs français Jacques Morali et Henri Belolo, les Village People avaient remporté un succès mondial au tournant des années 1980, s’imposant au passage comme les icônes multiraciales de la libération gay par le disco.

Comme un gant

Bizarre, cette kitschissime hymne homosexuelle, vu l’hostilité de la Maison-Blanche aux droits LGBTQ+ et les affinités du président avec l’extrême droite? Mais pour ses fans, «Macho Man» va comme un gant à Donald Trump.

Avec ses chemises Western et bardé de cuir, c’est lui le boss
Il est bien dans sa peau, c’est un roi
Appelle-le Mister Ego, mate ses chaînes
Tu peux le croire, c’est un macho
Il aime être le leader, même s’il se sape jamais comme un prince…

D’autres couplets célébrant les muscles et le torse velu du Macho Man cadrent un peu moins avec l’adipeux milliardaire au teint orangé.

«All-inclusive»

À l’instar des Rolling Stones, de Tom Petty ou de Neil Young, les Village People (ou ce qu’il en reste) ont publiquement demandé en juin que leurs musiques ne soient plus utilisées lors des meetings de Donald Trump. Ils n’ont pas toujours été aussi regardants. Auparavant, sur leur page Facebook, les Village People s’étaient félicités que leurs hits «all-inclusive» soient appréciés par tous les Américains, même par les supporters du président.

Si le ton a changé, ce n’est pas tant en raison des atteintes aux droits LGBTQ+, mais à la suite des manifestations suivant la mort de George Floyd. L’ancien leader du groupe, Victor Willis, a sommé l’équipe Trump de ne plus utiliser sa musique. «Désolé, mais je ne peux plus regarder ailleurs», a ajouté ce chanteur afro-américain de 69 ans, notoirement mal à l’aise avec l’héritage gay de son ancien groupe.

Manifestement, Willis n’a pas été entendu par l’équipe de campagne du président, qui continue à chanter à tue-tête: «Macho, macho maaaaaan, I’ve got to be, a macho maaaaaan…»