Suicide d’une prof trans: la presse de caniveau sur la sellette
Le suicide de Lucy Meadows après une violente campagne du «Daily Mail» relance le débat sur les méthodes des tabloïds britanniques.
Lucy Meadows, 32 ans, a été retrouvée morte mardi dernier dans le Lancashire (nord-est de l’Angleterre). Elle avait commencé à vivre sous sa nouvelle identité de femme trois mois plus tôt, et repris son job d’enseignante dans une école primaire. Non sans mal. Après que le directeur de l’établissement avait envoyé aux parents un courrier qui les informait du changement, la presse populaire s’était emparée de l’affaire. Le très démago «Daily Mail», particulièrement, en avait fait ses choux gras.
«Mauvais corps, mauvais job»
Dans les colonnes du quotidien, à la fin de l’année dernière, un éditorialiste déjà maintes fois épinglé pour son homophobie, Richard Littlejohn, avait titré: «Il (sic) est non seulement dans le mauvais corps… mais aussi dans le mauvais job». L’article, apparemment basé sur les témoignages d’une poignée de parents mécontents, reprochait à la direction de l’école de ne pas avoir songé aux «effets dévastateurs pour les élèves» de voir leur maître devenir, du jour au lendemain, une maîtresse.
«Nous savons que Lucy a subi énormément de harcèlement par la presse et qu’elle se sentait très vulnérable autour de Noël. Cette attention n’a pas aidé son état mental», explique Jane Fae, une journaliste spécialisée en question de genres au New Statesman. Fae affirme avoir eu accès à des mails personnels de Lucy Meadows. Les courriels témoignent de l’incroyable campagne menée par le «Daily Mail». Le journal aurait promis de l’argent à des parents d’élèves contre une photo de l’enseignante avant sa transition. Il avait fini par publier un dessin d’enfant représentant le prof avec de longs cheveux noirs. Meadows avait aussi écrit comment les parents offrant des commentaires positifs sur son travail étaient systématiquement passés sous silence par les médias. «Il semble que le gang de journalistes était seulement intéressé par un côté de l’histoire: l’indignation, le point de vue des bigots», conclut Jane Fae.
Colère
La semaine dernière, une pétition a été lancée pour exiger le licenciement de Richard Littlejohn du «Daily Mail» et des excuses publiques. Le texte, posté sur Change.org a obtenu plus de 12000 signatures à ce jour. Une manifestation s’est également déroulée devant la rédaction du quotidien. Cette dernière s’est contentée d’effacer l’article controversé de son site. Depuis, elle campe sur sa position, à savoir qu’aucune preuve ne peut être apportée que la mort de Lucy Meadows est une conséquence de la couverture médiatique de son cas.
Jusqu’à ce qu’un pape l’assume et fasse cet attendu mea culpa pour enfin changer d’attitude;, l’Église catholique aura pris le soin de montrer au monde que les lgbt ne sont pas des enfants du bon Dieu.
Triste vraiment triste cette histoire où un organe d’information se rend coupable indirecte -mais coupable quand meme- avec ses articles et ses recompenses aux parsonnes qui accepteraient de participer à son jeu qui consiste à montrer une enseignante transexuelle comme si elle etait la risée de sa corporation.En tout cas à mon sens les responsables de ce tabloide auront pour le restant de leurs vies sur la conscience la mort tragique de cette personne qu’ils n’oublieront pas de si tot.