De Tirana à Rangoon, des Pride symboliques et historiques
Sept ans après sa création, la Journée mondiale contre l'homophobie a marqué un tournant en Albanie, en Géorgie et en Birmanie. Même si les défilés n'ont pu se dérouler comme prévu.
Tirana devait voir défiler sa première Gay Pride jeudi, point d’orgue d’une semaine contre l’homophobie débutée avec un défilé mouvementé à vélo, lundi. Finalement, la marche semble avoir été annulée au profit d’un rassemblement autour d’une tente, sous bonne garde de la police. Et pour cause: une centaine de militants du Forum musulman d’Albanie portant un long calicot «Pro famille – pro moralité – pro vie» ont encerclé le rassemblement LGBT. Cette intimidation attendue n’a pas découragé les organisateurs. «Aujourd’hui, l’Albanie est en train d’écrire un nouveau chapitre de son histoire, avec la communauté LGBT. L’Albanie nouvelle de 2012 est l’Albanie de la liberté, de l’égalité et de la fraternité sociale», a déclaré Altin Hazizaj, responsable du groupe Pink Embassy à l’agence de presse espagnole EFE. La présence de l’ambassadeur des Pays-Bas aux côté des militants a donné au vice-ministre de la Défense Ekrem Spahiu le prétexte d’une nouvelle provocation: il a demandé l’expulsion du diplomate. En mars, Spahiu avait publiquement appelé les forces de l’ordre à «écraser» toute manifestation LGBT «à coups de matraque».
Géorgie
Dans la capitale géorgienne Tbilissi, une vingtaine de militants LGBT qui marchaient en direction du Parlement ont été bloqués par un groupe de quelques dizaines de fanatiques orthodoxes emmenés par des prêtres. Ces derniers auraient exigé des policiers présents qu’ils empêchent la marche, ce que ces derniers auraient refusé, rapporte le site de la BBC. Une bagarre a éclaté. Au moins trois personnes ont été interpellées.
Birmanie et Fidji
La Birmanie a, plus discrètement, célébré la Journée mondiale contre l’homophobie avec une fête dans un hôtel de Rangoon. Aucun défilé n’était prévu, «pour ne pas choquer la société». Les agences de presse rapportent qu’environ 400 personnes, surtout des hommes, ont répondu à l’appel. A noter encore qu’une Gay Pride prévue dans la capitale des îles Fidji a été interdite par la police, officiellement pour raison de sécurité.