Lausanne

Happy Birthday, GT’s!

sam 27 avril, 19:00
©larissa_fuerderer
Lausanne
#Humour

Edwin Ramirez

ven 26 avril - dim 28 avril
Lausanne
#non mixte

Zeus

sam 4 mai, 21:00
Genève

Goudoux Manif

ven 26 avril, 19:00

Tyler Clementi: des textos brouillent la thèse du harcèlement

Le procès de l'étudiant accusé d'avoir poussé au suicide son camarade de chambre gay en l'espionnant via webcam se complique avec la publication des messageries des deux jeunes.

Le 22 septembre 2010, Tyler Clementi, 18 ans, mettait fin à ses jours en se jetant du haut du Washington Bridge. Quelques heures plus tôt, ses ébats avec un homme avaient été filmées et diffusées en direct sur internet par son camarade de chambre à l’Université Rutgers (New Jersey). Ce drame avait connu un retentissement mondial. Aux Etats-Unis, il avait relancé le débat sur le harcèlement homophobe dans lycées et les universités. Pas moins de quinze chefs d’accusation ont été retenus contre Dharun Ravi, le «roommate» de Tyler Clementi. Parmi eux, celui de «second-degree bias crime» (crime par dol éventuel motivé par un préjugé). Il risque 10 ans de prison.

Tandis que l’accusation n’a pas formellement établi de lien entre le suicide et l’espionnage, les avocats ont contrattaqué cette semaine en livrant des retranscriptions des différentes messageries utilisées par les deux jeunes. Elles fournissent une image plus complexe que prévu de l’affaire.

Condescendance
Dans la centaine de pages de messages collectés par les enquêteurs, on trouve un Tyler Clementi peu inquiet de voir son homosexualité révélée à des tiers. De fait, Ravi avait déjà filmé Clementi à son insu. Ce dernier s’était alors montré relativement serein: «Quand je me rappelle ce qui s’est passé, je sais pas, ça n’a pas l’air siiii grave lol», avait-il écrit sur un forum gay. Par ailleurs, l’image de Tyler Clementi comme un jeune violoniste timide est mise à mal par certains de ses messages, qui trahissant une certaine condescendance à l’égard des origines de Ravi. Il est «tellement Indien/Américain de la première génération», a noté un jour Clementi avec amusement, ajoutant que ses parents tenaient une franchise de Dunkin’ Donuts, une chaîne de cafés-snacks.

«Malentendu mineur»
De son côté, les messages de Ravi ne témoigneraient d’aucune hostilité ou anxiété particulière à l’égard de l’homosexualité de son camarade de chambre. Peu avant le suicide, Ravi lui avait envoyé un SMS lui assurant qu’il «n’avait aucun problème avec le fait qu’il soit gay». Il qualifiait l’incident de la webcam de «malentendu mineur». «Tous les deux étaient péniblement conscients du malaise entre eux», résume le New York Times.

La défense exige maintenant que l’homme de 25 ans avec lequel Clementi était quand il a été filmé par Ravi avant son suicide soit identifié. Il n’a, jusqu’ici, pas été appelé à comparaître. Les avocats insistent également pour que la situation familiale du jeune homme fasse l’objet de davantage d’attention. Clementi venait de faire son coming-out auprès de ses proches quand il est entré à l’université, et avait mentionné la «réaction négative» de sa mère à son homosexualité.

Toutefois, le dossier constitué contre Dharun Ravi reste lourd. Le jeune homme, qui plaide non coupable, est également poursuivi pour avoir tenté de dissimuler des preuves et fait pression sur des témoins. Il avait, dans un premier temps, prétendu que la diffusion des images de Clementi et de son visiteur avait été fortuite. Son ex-petite amie Molly Wei (elle-même accusée de complicité) a témoigné contre lui. Elle décrit Ravi comme un «vantard» et un «menteur».

2 thoughts on “Tyler Clementi: des textos brouillent la thèse du harcèlement

  1. c’est comme avec DSK les avocats balancent leurs pseudo révélations pour déstabiliser l’accusation… avec la collaboration des médias.

    La manoeuvre est toute simple: faire passer l’accusé pour super open sur l’homosexualité et Clementi pour un gamin qui traversait une mauvaise passe de toute façon (c’est la faute à sa mère ou à son mystérieux fuckbuddy).

    Bref, on parie combien qu’il sera acquitté?

  2. Condamner quelqu’un pour un suicide, c’est pas évident devant un tribunal. En revanche, l’accusé va probablement morfler pour parjure et violation de la sphère privée.

Comments are closed.