Sexualité gay sous Covid: tollé après un article du «Progrès»
En accréditant l'idée que les gays bravent le confinement pour leurs plans cul, le quotidien lyonnais a récolté une volée de bois vert.
Le quotidien lyonnais «Le Progrès» se retrouve accusé d’homophobie après la parution, dans son édition de samedi, d’un article consacré à la drague gay, alors que les Français sont tenus à un confinement strict jusqu’au 11 mai. Unique source du papier: le président du Comité de coordination régionale de lutte contre le VIH, qui affirme avoir constaté des «regoupements» (sic) sur Grindr. Ce médecin indique avoir lancé une mise en garde contre les sex parties à domicile et réfléchir à une politique de réduction des risques au nom du «principe de réalité».
Sur Twitter, l’article du «Progrès» a immédiatement fait l’objet de critiques virulentes, surtout en raison de l’angle unilatéral choisi par l’auteure. Laquelle est interpellée par le compte @ParisPasRose: «Quand sort le papier sur la baise hétéro en temps de Covid? Ou vouliez-vous juste stigmatiser une ‘population gay’ réduite à 2-3 stéréotypes éculés?» Pour Mathieu Magnaudeix, l’un des fondateurs de l’Association des journalistes LGBT, «Le Progrès» contribue à dépeindre les gays comme «une menace sanitaire pour le corps social».
Coucou @MontaronSylvie👋 quand sort le papier @LeProgresLyon sur la baise hétéro en temps de #covid ? Ou vouliez-vous juste stigmatiser une "population gay" réduite à 2-3 stéréotypes éculés ? Personne ne vous a dit qu'on trouve même aujourd'hui des LGBT avec familles et enfants ? pic.twitter.com/lprpfeuHdT
— Claire Underwood (@ParisPasRose) April 18, 2020
Ces réactions ont été reprises par le HuffPost et «Têtu», mais aussi par «Valeurs actuelles», qui a relevé les «excuses» présentées par le rédacteur en chef du «Progrès», où un droit de réponse était accordé hier à SOS Homophobie. De quoi susciter parmi les lecteurs de l’hebdo d’extrême droite une ribambelle de condamnations bibliques et commentaires indignés. «Les homosexuels préfèrent se confiner dans la victimisation discriminatoire», estime l’un d’eux.
Les propos du médecin cité par l’article n’ont rien de particulièrement choquant et les réactions sont complètement disproportionnées de part et d’autre. Oui, il y a des gays qui continuent à baiser à droite à gauche. Des hétéros sans doute aussi, et la journaliste aurait pu le glisser habilement dans son article, ça nous aurait peut-être évité ce psychodrame un peu ridicule.