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La haine anti-queer, produit d’appel des jeunes néonazis

La haine anti-queer, produit d’appel des jeunes néonazis

À Zurich, une lecture de contes pour enfants par des drag queens avait été perturbée par des individus masqués. Une action dont le groupe Junge Tat se sert aujourd'hui pour recruter.

S’attaquer à des événements LGBTIQ-friendly semble la nouveau bon filon de l’extrême droite zurichoise pour faire parler d’elle, voire recruter de nouveaux adeptes. Ainsi, le 16 octobre, une poignée d’individus masqués n’ont pas hésité à interrompre une lecture de contes animée par des drag queens, au Tanzhaus, avaient rapporté plusieurs médias alémaniques et 20 minutes. Le petit commando avait ensuite fait le siège du centre culturel en allumant des fumigènes et en criant des slogans, sans égards pour les enfants présents.

Cette action peu glorieuse a été revendiquée sur Instagram par le groupuscule Junge Tat Schweiz («Action jeune Suisse»), dans une vidéo aux allures de clip promotionnel, accompagnée d’une invitation à rejoindre le collectif. Deux militants, «Tobi et Manu», y expliquent – à visage découvert – leur démarche en faveur d’une «famille saine et intacte», pour une «compréhension positive du genre» et contre les «aberrations woke». Un discours posé qui contraste avec la brutalité de l’action, et qui semble destiné à un large public conservateur, allergique au féminisme, aux questions de genre ou à la visibilité LGBTIQ+ dans le domaine éducatif.

Nouveau nom, vieille idéologie

Or, selon l’expert Dirk Baier cité par 20 Minuten, Junge Tat ne serait que le nouveau nom, plus discret, d’un groupuscule néonazi appelé Eisenjugend («Jeunesse de fer»). Professant une idéologie antidémocratique, masculiniste, raciste et antisémite, il est dans le collimateur du Service de renseignement de la Confédération. «Dans une démocratie stable, il ne doit y avoir aucune place pour de tels groupes. Le fait que nous permettions encore cela indique une faiblesse de la démocratie», prévient l’historienne Hannah Einhaus dans les colonnes du quotidien gratuit.

Comme le rapporte Mannschaft, la plainte déposée par le Tanzhaus après les incidents du 16 octobre ont permis l’ouverture de poursuites contre les fauteurs de trouble. C’est aussi le cas pour les personnes cagoulées qui avaient tenté d’interrompre une célébration œcuménique organisée en marge de la Pride de Zurich, en juin dernier. Il s’agit probablement du même groupe.