Pride05: Ecône en pétard
Ne manquant jamais une occasion de faire parler d’elle, la «Fraternité Saint Pie X» du regretté Mgr Lefebvre s’élève contre la cérémonie œcuménique organisée en marge de la Pride de Lucerne, le 18 juin.
C’est la présence dans le programme de la Pride05 d’une célébration oecuménique à la l’Eglise des Franciscains de Lucerne (photo) sous le thème «Je m’abandonne à ton Amour» que fulmine la «Fraternité Saint Pie X», connue des Romands sous le nom du village valaisan où est situé leur siège spirituel, Ecône.
Dans sa dernière édition, le mensuel alémanique Cruiser rapporte que les partisans de Mgr Lefebvre sont indignés de voir «les homosexuels exhiber leur péché» jusque dans «l’une des trois églises principales de Lucerne»: «une provocation sans précédent et un basphème», estiment-ils sur leur site Internet. On l’aura compris, c’est là une occasion de plus pour la congrégation fondamentaliste de faire parler d’elle, et de tenter de rassembler les opposants à l’événement – en dépit d’un climat plutôt serein et positif. A ce sujet, Cruiser rappelle que contrairement à Sion 2001, les Eglises locales se sont montrées «courageuses et progressistes» dans leur position face à la Pride, comme à la Loi sur le partenariat enregistré.
«Au nom des droits du Seigneur Jésus Christ»
Cruiser mentionne également que la police lucernoise a refusé à la Fraternité d’être présente à l’ouverture officielle de la manifestation, «au nom des droits du Seigneur Jésus Christ». La présidente du comité d’organisation, Eugenia Binz, est fataliste: «Quoi que nous fassions il y aura toujours une opposition contre nous autres lesbiennes et gais. Ce que la Fraternité Pie X dit est pour nous une discrimination et une provocation. Nous serons attentifs à contourner une contre-manifestation [qui pourrait se tenir sur le Weinmarkt, ndlr], mais nous somme confiants que cette Pride05 se déroulera pacifiquement.»
Neuvième édition de la « Lesbian & Gay Pride » initiée en 1997 à Genève, la Pride05 est, comme en 2000 à Berne, une Pride «nationale» réunissant les trois régions linguistiques au cœur du pays. Comme son titre décliné dans les trois langues l’indique, la Pride05 intégrera «quoi qu’il en soit» les résultats des votations du 5 juin sur le partenariat enregistré.