Tir groupé pour des statistiques sur l’homophobie
LOS et Pink Cross ont annoncé le dépôt de 13 motions, dans autant de cantons, pour que les polices recensent les attaques LGBTI-phobes.
«C’est un appel à l’aide que nous lançons pour avoir enfin un état des lieux en Suisse», a annoncé vendredi Muriel Waeger, directrice romande de la LOS et de Pink Cross. Les deux associations ont présenté une motion qui sera prochainement déposée dans les Grands Conseils de 13 cantons (Argovie, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Berne, Soleure, Tessin, Neuchâtel, Jura, Valais, Vaud, Fribourg, Saint-Gall et Zurich). Elle demande la mise en place par les polices de statistiques sur les crimes de haine commis à l’égard des personnes homosexuelles, bisexuelles, transgenres et intersexes.
Pour l’instant, aucun chiffre officiel de ce type n’existe en Suisse, ce qui prive les autorités et les associations d’un précieux outil de prévention. LOS et Pink Cross n’ont à leur disposition que les données récoltées par leur LGBTI Helpline, lancée fin 2016 en Suisse alémanique, et qui ne couvrent qu’une infime partie du phénomène.
National ou cantonal?
Au niveau national, la question des statistiques avait été posée en 2016 par la conseillère nationale Rosmarie Quadranti. Le Conseil fédéral lui avait répondu qu’il s’agissait d’une affaire relevant des cantons et de leurs polices. Une motion en ce sens a justement été déposée au Parlement genevois en 2018, à l’initiative du parti Ensemble à gauche. Sollicitée par «20 minutes», la police cantonale a émis des doutes, soulignant que de telles statistiques nécessiteraient une définition de l’homophobie dans le Code pénal et la mise en place d’une catégorie statistique unifiée au niveau fédéral. Bref, c’est le serpent qui se mord la queue…