Les tensions entre les «deux Chines» s’invitent aux Gay Games
Le régime de Pékin tenterait d'empêcher la participation de Taïwan au grand rendez-vous sportif LGBT+ qui démarre le 4 août à Paris.
La 10e édition des Gay Games, dont le coup d’envoi est prévu en fin de semaine prochaine à Paris en présence de quelque 10’000 sportifs de 90 pays, est le champ d’une bataille géopolitique inattendue. En effet, la Chine tenterait en coulisse d’empêcher l’équipe taïwanaise de défiler à la cérémonie d’ouverture sous son drapeau national. Pékin manœuvrerait pour que les athlètes participent sous l’appellation «Taipei chinois», adoptée aux Jeux olympiques pour ne pas froisser le régime communiste.
Alors que des athlètes de République populaire sont aussi attendus à Paris, c’est la première fois que des athlètes de l’île participent au rassemblement sportif LGBT+ sous leur bannière, conformément à une décision récente de la Fédération des Gay Games. Mais cette dernière subirait des pressions du gouvernement français pour revenir sur cette décision, s’inquiète la délégation taïwanaise: «On va se battre jusqu’au bout pour utiliser notre drapeau national.»
«Taiwan comes out»
Le départ de la délégation de 26 athlètes taïwanais reste suspendu à un appel au financement participatif qui n’a pas atteint le tiers de son objectif de 3 millions de dollars taïwanais (80’000 euros / 100’000 fr.). La publicité donnée à l’affaire du drapeau pourrait doper les dons en faisant des jeux LGBT+ un enjeu national, comme en témoigne le slogan à double sens utilisé par la délégation: «Taiwan comes out»: «Taïwan fait son coming-out» ou «Taïwan se révèle».
Né d’une scission de la Chine continentale lors de la révolution communiste de 1949, Taïwan est le pays d’Asie où les droits des LGBT sont les plus avancés. Il devrait devenir le premier du continent à institutionnaliser le mariage égalitaire en mai 2019.
L’Aventure Gay Games 2018: le film
Soutenez le projet de documentaire par financement participatif sur les 10es Gay Games préparé par le collectif suisse Metaqueer. Objectif: Faire découvrir les Gay Games à un large public, briser les frontières du communautarisme, participer à cette belle aventure humaine, véhiculer le message de cette belle et immense fête : 10’000 participants, LGBTIQ ou non, une image neuve, dynamique et humaniste du monde LGBT en renforçant le combat contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie.