Victime d’homophobie, un hétéro gagne son procès
Un Tribunal anglais a reconnu un employé hétérosexuel comme victime de harcèlement homophobe. Un jugement qui fera date.
Ex-représentant dans une entreprise de stores et d’auvents de Portsmouth (sud de l’Angleterre), un Britannique de 56 ans a obtenu gain de cause auprès de la Justice britannique pour harcèlement homophobe, ceci en vertu d’une loi anti-discrimination de 2003 protégeant les minorités sexuelles. C’est la première fois que ce texte est invoqué par un plaignant hétérosexuel.
Selon l’avocat du plaignant, M. English était perçu par ses collègues comme ayant les stéréotypes d’un homosexuel, bien que tous les collaborateurs de l’entreprise le savaient marié et père de trois enfants. Les collègues de travail de Stephen English avaient notamment pris l’habitude de le traiter de faggot («pédale») et de faire circuler des plaisanteries à ses dépens. Des moqueries à répétition qui avaient poussé l’employé à démissionner de son poste, après s’être retrouvé caricaturé dans le magazine interne de l’entreprise comme participant à la gay pride de Brighton «en shorts de lycra moulants».
Droit à la dignité
Initialement débouté par le Tribunal des prudhommes, le plaignant a finalement gagné son appel après avoir reçu le soutien de la Commission britannique pour l’égalité et les droits humains (EHRC). «Le harcèlement est inacceptable, quelle qu’en soit la raison – gay, hétéro, noir ou blanc», a souligné un responsable de la Commission dans un communiqué. «Le fait que les collègues de Stephen English aient su qu’il n’était pas gay n’excuse pas leur comportement, et ne prive pas M. English du même droit à la dignité et au respect au travail. Jusqu’à présent les victimes de ce type d’abus avaient peu ou aucune protection juridique.»
