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Serial killer gay négligé par les enquêteurs?

Les préjugés homophobes et de classe auraient freiné l'enquête sur la mort de quatre jeunes gays, dénoncent des militants. Une commission a été saisie, alors que se termine le procès de l'auteur des crimes.

La Cour criminelle de l’Old Bailey, à Londres, a reconnu Stephen Port coupable de quatre meurtres et de plusieurs viols, mercredi. Il a été condamné ce matin à la prison à vie. En l’espace de 15 mois, entre juin 2014 et septembre 2015, ce cuisinier de Barking, un faubourg populaire de l’est de Londres, avait tué des jeunes hommes de 21 à 25 ans qu’il avait contactés sur des applications de drague gay, avant de leur administrer des doses mortelles de GHB, de les violer et de déposer leur cadavre dans la rue.

Pour le militant LGBT Peter Tatchell, l’homosexualité et la classe sociale des victimes ont joué un rôle dans le fait que Port ait pu sévir impunément aussi longtemps. «Si quatre jeunes femmes de la classe moyenne avaient été tuées à Mayfair (un quartier aisé du centre de la capitale, ndlr.), je pense que la police aurait fait un appel public bien plus tôt et mené une enquête bien plus poussée.» De fait, une commission indépendante a été chargée de passer en revue les dysfonctionnements des services de police dans cette affaire. Des anomalies ont été constatées dans le travail de dix-sept fonctionnaires.

Nombreux indices semés
Pour le criminologue David Wilson, interrogé par CNN, cette série de meurtres s’apparente aux crimes visant les travailleuses du sexe, souvent négligés par les forces de l’ordre et la justice. La vogue du «chemsex» (sex parties sous GHB) dans la scène gay aurait également contribué à banaliser les décès aux yeux des enquêteurs.

Pourtant, Stephen Port avait semé un grand nombre d’indices. Les corps avaient été retrouvés dans un rayon de 300m autour de son logement. Il avait grossièrement maquillé un des crimes en suicide par overdose, rédigeant une lettre d’adieu de sa propre écriture. Pire: le quadra avait signalé anonymement la présence du premier corps, celui d’Anthony Walgate, 23 ans. La police l’avait retrouvé et condamné pour faux témoignage, mais elle ne l’avait pas inquiété pour la mort, jugée «non suspecte», du jeune étudiant en stylisme.

«Ne pas effrayer les gens»
En décembre 2014, les rédactions du site LGBT PinkNews et d’un journal local avaient été alertées par un ami de la deuxième victime, Gabriel Kovari. Contactée par des journalistes, la police avait balayé les allégations selon lesquelles il existait un lien entre les décès d’hommes gay survenus dans le quartier. «Ils nous ont dit que ce serait une mauvaise idée de faire un article, que ça ne ferait qu’effrayer les gens», raconte Benjamin Cohen, patron de PinkNews. A l’époque le site avait suivi cette recommandation.

Article original mis à jour à 14:55 avec le verdict.