Les séropositifs fichés par la police berlinoise
Au nom de la loi, on vous arrête. Et on vous fiche, jusqu’à l’excès. A Berlin, comme dans d’autres régions d’Allemagne, la police collecte des informations sur les personnes arrêtées. Jusque là, rien de surprenant, rien d’anormal.
«Danger de contagion»
Mais Big Brother va plus loin, rapporte le site Queer.de. Dans les banques de données collectées après enquête, on trouve les détails sur les individus arrêtés: armé, violent….et «danger de contagion», si le suspect est atteint du virus du sida ou de l’hépatite C.
En 1988, la Chambre des représentants avaient demandé de ne plus utiliser ces catégories de fichages, jugées discriminante. L’interdiction est tombée dans l’oreille d’un sourd manifestement. Une motion déposée début mai par les Verts, la gauche et le parti Pirate a mis à jour l’existence de cette pratique.
Echanges de mauvais procédés
Insérées dans le système de la police berlinoise, ces informations peuvent circuler dans les fichiers des autres régions. Et aussi faire un tour dans le système de l’Etat fédéral. Dans un dernier rapport présenté au Parlement sur les pratiques de la police berlinoise, il y a eu 91 nouvelles personnes recensées comme «contagieuses» en février dernier.
Après le scandale de la «Rosa Listen» en 2005, où l’orientation sexuelle des suspects était aussi inscrite dans les registres, les associations de lutte contre le Sida montent au front après ces révélations. Et demandent bien évidemment de mettre fin à ces pratiques, jugées inutiles, stigmatisantes et déraisonnables.
Le site allemand Queer.de rappelle à cette occasion le débat toujours en cours sur la possibilité, lors d’accidents, de pratiquer le test du VIH sur les personnes secourues, ce qui n’est pas du goût des associations.
(via Queer.de)