Dilma Rousseff «menteuse» et «lesbienne»
En plein débat sur la distribution de matériel pédagogique anti-homophobie dans les écoles du pays, un député brésilien d'extrême droite a insinué que la présidente était lesbienne. Il encourt une exclusion du parlement.
«Arrête de mentir! Si ton truc, c’est l’amour homo, assume!» En voilà une manière de parler de la cheffe de l’Etat. C’est pourtant bien la phrase qu’a lancée – ou plutôt hurlée – le député ultraconservateur Jair Bolsonaro à l’adresse de Dilma Roussef, jeudi dernier à la tribune du parlement brésilien. Tout en recyclant de vieilles rumeurs qui attribuent à l’actuelle présidente de la République des relations lesbiennes cachées, Bolsonaro s’est emporté contre le projet du ministère de l’Education de diffuser du matériel pédagogique de lutte contre l’homophobie dans les écoles primaires du pays. Préparé au début de la présidence de Rousseff, ce «kit gay» comme l’appellent ses adversaires, avait été mis entre parenthèse. Mais le projet n’a pas été enterré, au grand dam de la droite évangélique et de quelques nostalgiques de la dictature militaire, dont le Carioca Jair Bolsonaro.
L’affront ne devrait pas en rester là. Des parlementaires du Parti des travailleurs (gauche, majoritaire) ont demandé la saisie de la Commission d’éthique du parlement. Ils réclament la destitution de Bolsonaro pour «offense à l’honneur» de la présidente. En juin dernier, la commission avait classé une première plainte pour incitation à la violence contre les minorités sexuelles. Bolsonaro, un habitué des sorties racistes, sexistes et homophobes et un défenseur enflammé de l’usage de la torture, entre autres, s’est défendu d’avoir voulu parler des options sexuelles de Dilma Rousseff, mais «de son amour pour la communauté LGBT». La Présidence de la République a décliné tout commentaire sur les propos du député.
