Polish Prayers, documentaire porteur d’espoir
A travers le portrait d'Antek, 22 ans, la réalisatrice polonaise Hanka Nobis sonde une jeune génération qui s'identifie de moins en moins aux valeurs ancestrales.
Le premier pas vers le changement est la compréhension, affirme Hanka Nobis, qui a reçu en octobre dernier le Zurich Film Award de la meilleure réalisation pour son documentaire Polish Prayers. Elle le montre à travers l’évolution d’Antek, 22 ans, élevé dans une famille religieuse de la droite radicale, qu’elle a suivi pendant quatre ans, dans une Pologne divisée par des idéologies profondément opposées.
Catholique traditionnel, le charismatique jeune homme défend des valeurs ultra-conservatrices, à l’image de celles de la Fraternité polonaise, dont il est destiné à devenir le chef religieux. Notamment hostile aux relations sexuelles avant le mariage, elle organise des contre-manifestations lors de la Gay Pride et autres événements LGBTQIA+ et réunit ses membres dans la forêt pour des rituels de virilité.
Mais alors qu’il est sur le point d’être élu, Antek, tombé amoureux, commence à remettre en question les principes moraux pour lesquels il s’est longuement battu, allant jusqu’à douter de l’existence de Dieu. Désormais, il va vivre selon sa propre opinion.
Avec le portrait de son principal protagoniste, qui cache sa sensibilité et se cherche à travers ses contradictions reflétant les clivages de son pays, la réalisatrice polonaise sonde une jeune génération. Celle qui s’identifie de moins en moins aux préceptes ancestraux, basés sur la religion et surtout une masculinité dominante, hétérosexuelle et patriarcale censée dicter les interactions sociales.
Un film sans compromis mais sans jugement, à la fois édifiant, plein de questions, porteur d’espoir et propice au débat.