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Les furies et fantômes de Belluard

Les furies et fantômes de Belluard
Blue Roses, Thibault Lac. Photo: Tristan Savoy

Placé sous le signe de la fureur de vivre, le festival pluridisciplinaire Belluard Bollwerk, qui débute ce jeudi à Fribourg, accueille cette année 27 propositions rebelles et libératrices d'artistes du monde entier. Nos pépites queer.

Pour sa 41e édition – et la dernière de Laurence Wagner, à sa tête depuis cinq ans – le Bollwerk Belluard donne la part belle à la rébellion. Le festival a pour thématique la fureur de vivre: «La fureur de dire qui nous sommes et ce que nous voulons. La fureur de constater que les paramètres du vivable ne sont pas réunis pour tous·tes et qu’alors que nous inventons et rêvons, d’autres souffrent et meurent», comme l’écrit Laurence Wagner dans le programme du festival. «Nos oreilles ne sont pas bouchées, nos yeux voient, nos bouches parlent pour elleux. Vivant·es et mort·es. Iels sont là, dans cette édition.»

Trois légendes du ballet polonais

Comme par exemple les danseurs classiques des décennies 1960 à 1980 Stanisław Szymański, Wojciech Wiesiołłowski et Gerard Wilk. Ces trois légendes du ballet polonais, oubliés en raison de leur homosexualité, le jeune chorégraphe Wojciech Grudziński les ressuscite sur scène. Dans sa performance Threesome, il danse avec les fantômes de ces danseurs qui furent des célébrités à l’époque communiste. Moqués à cause de leur homosexualité, tous trois ont été rayés de l’histoire officielle de la danse en Pologne.

Le chorégraphe Thibault Lac dialogue lui aussi avec des fantômes, mais aussi aussi avec des créatures fantasmagoriques et des figures mythologiques dans Blue Roses, une performance au camp revendiqué qui a pour thème alléchant «des mièvreries au goût douteux». Thibault Lac y célèbre son côté fleur bleu et son goût du kitsch. La performeuse et scénographe lesbienne Louise Siffert présentera, elle, We have decided not to die, spectacle en chansons en forme de déclaration d’amour à la vie.

La performance d’Alice Oechslin et Mayara Yamada, Ceremony n. 3: The Wedding Cake, promet quant à elle une immersion politique mais aussi gustative dans l’institution du mariage. C’est ce que laisse supposer le titre mais aussi la mention d’une collaboration avec l’artiste-cheffe zurichoise Margaretha Jüngling. Miam miam! Plus sérieusement: les artistes suisse et brésilienne mettent en scène un mariage queer et migrant en s’interrogeant sur les frontières, les visas et les autorisations de séjour.

Patchworks des noms

Le Belluard Bollwerk accueille également toute une série de lectures. On notera celle de l’auteur gay suisse Mathias Howald, qui lira des extraits de Cousu pour toi, récit très personnel de l’histoire des fameux «patchworks des noms» cousus en mémoire des victimes de l’épidémie de sida. Le jeune couturier, metteur en scène et auteur antillais Marvin M’Toumo présentera, lui, Zizi Zozio, une lecture performative autobiographique empreinte de poésie et de fantaisie. Il y sera question de sexualité empêchée, de famille divisée et d’une impossibilité de l’amour.

À ne pas rater, enfin: l’installation de la plasticienne Xénia Lucie Laffely, en entrée libre, qui comprend une série de compositions textiles pleines d’humour qui nous parlent de la vie de tous les jours – mais aussi d’amour lesbien.

Belluard Bollwerk, du 27 juin au 6 juillet à Fribourg. Plus d’infos et billetterie sur belluard.ch