«Ma mission, c’est d’aider les gens avec ma musique»
La voix douce et le regard clair, Henry Moodie, du haut de ses jolis 20 ans, fait chavirer une partie de la communauté LGBTIQ+ avec ses chansons pop mélancoliques. Le singer-songwriter à la gueule d'ange sera en concert au Montreux Jazz le 5 juillet sur la scène du Casino.
Henry Moodie n’a pas encore sorti d’album mais il est déjà une star sur TikTok, où il partage ses mélodies avec 6,4 millions de followers du monde entier. Son clip closure, sorti l’an dernier, est un hymne à l’amour LGBT* qui réunit plusieurs acteurices du Londres queer, tels que Bel Priestley et Olive Gray. Le voilà donc qui, en pleine tournée, fait escale en Suisse, un pays qu’il affectionne tout particulièrement. L’occasion de faire plus ample connaissance.
La musique de Taylor Swift a accompagné ton adolescence. Qu’est-ce qui te plaît le plus chez elle?
J’aime Taylor parce qu’elle créée toujours des chansons pop qui sont accrocheuses et qui ont l’air d’être toutes simples, alors qu’elles sont complexes et qu’elle y parle de choses sérieuses. Cela m’inspire vraiment en tant qu’artiste. Si j’ai commencé à faire de la musique, c’est définitivement grâce à Taylor. Elle fait partie de moi et elle continue de m’inspirer.
Tu n’hésites pas à te montrer vulnérable dans tes chansons. Qu’est-ce qui te pousse à le faire?
C’est ce genre de musique qui m’a permis de traverser des périodes difficiles dans ma vie. Ce que je vivais, je pouvais le retrouver dans les chansons que j’écoutais. Alors ma mission, en tant que songwriter, c’est de faire en sorte que les gens se sentent moins seuls dans leur vie en écoutant ma musique. Écrire des chansons a d’ailleurs été pour moi une forme de thérapie, car il s’agissait d’être authentique, de parler de ce qui se passait dans ma vie. Mon prochain single, bad emotions (sortie prévue ce vendredi, ndlr.), parle d’ailleurs d’émotions. Je l’ai écrit un jour où j’ai eu une attaque de panique, ce qui a été la seule manière pour moi de me débarrasser de cette anxiété. Je crois que mon plus grand objectif en tant qu’artiste, c’est d’aider les gens avec ma musique. On ne peut pas faire plus vulnérable.
Quel est le moodboard de ton futur album?
Cela parlera du fait de grandir et des défis auxquels ma génération doit faire face dans ce monde. J’aborde toutes sortes de sujets comme l’amitié, la santé mentale, le premier chagrin d’amour, la première fois que l’on tombe amoureux – tous ces aspects qui font de vous une grande personne, à la fin de l’adolescence, au début de la vingtaine. Ce sera aussi un album euphorique, peut-être même une sorte de coming of age, ou une heure dorée. Quelque chose de très cinématique si ça fait sens.
Dans ton dernier single, beat up car, tu racontes que tu passes tes soirées enfermé dans une voiture avec tes potes, car il n’y a aucun endroit où sortir dans ton village. Où vis-tu?
Si je dis le nom du village, les stalkers vont débarquer! (Rires) J’adore la nature et le fait de vivre dans cette petite ville paisible me plaît, même s’il n’y a pas grand chose à faire ici. Alors avec mes ami·e·s, quand on se voit, on va au supermarché, on s’achète à boire et à manger et on va dans une de nos voitures. Et on reste là à parler pendant des heures. C’est mon activité préférée ici. Mais je vis seulement à une heure de Londres et je pense que j’y déménagerai bientôt, même si la vie est tellement chère là-bas…
À propos de villes, j’ai lu quelque part que tu adorais Berne. C’est vrai ?
C’est une très belle ville. C’est magnifique, avec cette rivière et tous ces vieux bâtiments. Et ça a l’air d’être un endroit très agréable à vivre. J’adore Zurich aussi. La Suisse a toujours été l’un de mes pays préférés, c’est un endroit tellement joli avec ces paysages de montagne. Ma tante vit à Genève, je lui rends visite tous les ans.
Tu es une mega-star sur TikTok. Est-ce compatible, le fait d’être un songwriter mélancolique qu’on imagine écrire des chansons seul dans sa chambre et d’être un TikToker ultra actif et réactif?
Je trouve cela important d’entretenir des liens avec son public et de lui montrer ce qu’on fait, surtout en ces temps où tout le monde est tellement connecté et passe ses journées sur son smartphone. Cela nécessite d’être très présent sur les réseaux sociaux, sinon ça ne marche pas. Il faut vraiment être un énorme artiste qui a déjà une énorme fanbase pour se permettre de disparaître. J’ai construit toute mon audience sur les médias sociaux et j’aime partager ma vie, voir ce que les gens disent, ce qu’ils font… Tout en sachant que ce n’est pas très bon pour la santé mentale. J’ai d’ailleurs remarqué que ma capacité d’attention était très basse ces derniers temps… Mais d’un autre côté, c’est génial de pouvoir échanger avec des gens en ligne dans le monde entier. Si je fais un carton en Indonésie en ce moment, c’est grâce aux réseaux sociaux. C’est incroyable de pouvoir atteindre des gens tout autour du globe avec de la musique.