Métamorphoses biennoises
Série d'événements artistiques et festifs autour de l'identité de genre, Transformer 2 s'est ouvert samedi dernier à Bienne. Une démarche passionnante, unique en Europe, et un programme plein de surprises sont à découvrir jusqu'au 2 avril
Une ville-carrefour au nom double, presque hermaphrodite : Biel/Bienne… parfait pour un festival qui parle de masques, d’identités fluides, d’entre-deux et de certitudes en trompe-l’œil. Bienvenue, donc, à Transformer, deuxième du nom. Vous pouvez laisser votre identité masculine, féminine, homo, bi, trans, hétéro… voire romande ou alémanique au vestiaire pour mieux savourer le programme foisonnant fait de photo, rencontres, performances, cinéma et d’autant de réflexion théorique que de surprises à paillettes.
Colonne vertébrale de la manifestation, l’exposition collective du PhotoForum PasquArt prend pour point de départ la représentation du sujet, «L’homme et la femme, le masque et la réalité». Suivant l’itinéraire d’artistes de référence des années 70 parmi lesquels Manon ou Walter Pfeiffer, l’exposition les confronte aux images prises dans le milieu homo zurichois des années 50-60 par Liva Tresch (connaissance du Katzenball de Veronika Minder), ainsi qu’aux travaux de jeunes photographes suisses, notamment Judith Schönenberger, Giuseppe Pocetti ou Victor De Castro. Par ailleurs, le Filmpodium, le Musée Schwab ou l’Espace libre proposent des travaux abordant les mêmes thèmes, de même que des colloques et performances. L’activiste de l’art Tom de Pékin sera présent à l’occasion d’une exposition à la Galerie Quellgasse et la projection de courts-métrages (18.3), ainsi que l’étonnant/e sociologue Robin Bauer (24-25.3, en allemand), pour une incursion dans les coulisses du SM.
Autre point fort de Transformer: cinéma et vidéo, avec notamment ce Paper Dolls émouvant et drôle de Tomer Heymann, dans les pas de transsexuelles philippines aux petits soins de personnes âgées dans une maison de retraite israélienne (26.3), sans oublier la première de Claudette, de Sylvie Cachin (31.3), portrait d’une femme androgyne, figure de proue du mouvement des travailleuses du sexe à Genève (voir article dans le 360° de février).
Programme complet sur www.trans-former.ch
Image: Giuseppe Pocetti