Il était une fois Jüne
Encore méconnues du grand public, Jüne est un trio de jeunes filles frais, pimpant. Un univers enivrant et haut en couleurs à découvrir d'urgence.
Parfois le fruit du hasard fait bien les choses… Un jeudi soir, on n’a pas forcement envie de rester enfermé chez soi. Alors quand une super colloc vous propose un petit café-concert on ne refuse pas ! On y va, en traînant un peu des pieds certes, mais bon c’est toujours mieux que de ne rien faire. On prend le métro, on s’arrête à une station qu’on ne connaît pas. On ne trouve pas la rue! Il fait froid, trop de vent, on maudit la terre entière. Ça valait la peine de se coiffer. Arrivés à destination, ça ressemble un peu à une vieille usine désaffectée. Qui sait, peut-être que c’est mal fréquenté ici ? On entre, et là à notre surprise ça à l’air plutôt sympa. Direction le bar pour étancher notre soif, on prend une bière. Oui c’est la crise, on est étudiant, and so what ?!…On mangera des pâtes toute la semaine s’il le faut. On s’assoit, le premier groupe joue. Les gens parlent fort. C’est dommage on n’entend pas le chanteur. La première bière finie, on en prend une deuxième. Il paraît que l’alcool désinhibe, on ressent plus les choses après ! Et là trois jeunes filles montent sur scène. Celle à la guitare à un petit air à la Lou Doillon. Elles entament leur première chanson. Silence. On se jette des regards, on se dit « Pas mal, pas mal du tout même! ». Deux, trois, quatre chansons, on en oublie presque nos bières qui penchent dangereusement vers le sol. Dans un élan de folie, on s’autorise une petite approche furtive vers la scène. On s’oublie un peu, on se laisse emporter par la musique, on passe un bon moment. C’était Jüne, un groupe de trois talentueuses demoiselles. Finalement ça valait le déplacement !
Simple, mais efficace
Jüne c’est une petite formation. Une voix, une guitare, un violoncelle. Trois personnalités qui se marient à merveille pour des sets singuliers, mélangeant à la fois soul, pop et jazz et quelques notes classiques pour un résultat des plus charmant! Toutes juste majeures, Laura, Léa et Tanais écument les salles depuis plus d’un an, où chacune de leur performance est saluée par la critique. Entre café-concerts, émissions de télé-locales ou showcase à bord du TGV, elles ont réussi à se creuser une place dans la scène musicale lyonnaise.
Un EP pour l’automne
Fortes de leurs expériences sur scène, le trio est récemment entré en studio pour l’enregistrement d’un titre. La sortie d’un album EP est attendue pour l’automne. Il devrait-être dans le même état d’esprit que les morceaux joués en live, avec peut-être quelques surprises en plus ! En attendant sa parution, nos trois demoiselles continuent de se produire sur scène, et de composer de nouveaux morceaux. Souhaitons-leur un succès à la hauteur de leur talent !
L’interview
– Que signifie Jüne ?
– Il n’y a pas de signification très précise. Seuls les trémas nous permettent de nous démarquer du mot june (juin en anglais), et de faire une légère allusion aux pays scandinaves dont on retrouve quelques influences dans notre musique.
– Vous semblez complices et unies, l’êtes-vous dans la vraie vie comme à la scène ?
– (Léa et Laura) Oui. Nous nous connaissons depuis le collège et sommes meilleures amies. Nous avons rencontré Tanais au Conservatoire et évidemment nous sommes très proches, sinon le trio ne fonctionnerait pas !
– Où puisez-vous votre inspiration ? Quels sont les principaux thèmes abordés dans vos chansons ?
– On compose et écrit nos morceaux principalement à propos de gens qui nous entourent ou que l’on rencontre. Ce sont des portraits. Ça parle aussi de nous à travers eux.
– A quoi ressemble une journée typique de Jüne (composition, répétition, concert) ?
– Il n’y a pas de journée type même si nous répétons plusieurs fois par semaine avec le Conservatoire et seules de notre côté. Ça dépend des semaines, des études, des concerts. On peut passer des heures à construire et déconstruire des morceaux, à chercher ou à jouer facilement nos dernières compos. On peut retravailler des anciens en rajoutant de nouvelles rythmiques. Et puis ne plus rien faire pendant une semaine.
– Comment-vivez vous cette médiatisation qui ne cesse de croître ?
– La médiatisation est cool. On commence à avoir des reportages télé, des interviews, mais on ne se prend pas plus au sérieux. On continue sans se préoccuper de tout ça. On a des équipes autour de nous, le Conservatoire, nos managers, un label de développement, qui nous permettent de nous concentrer uniquement sur la musique. Quant au public, il est de plus en plus fidèle et toujours réceptif. On ne cherche pas à les impressionner mais juste à faire de la musique le plus sincèrement possible et ça a l’air de plaire.