L'orientation sexuelle en héritage?
Les parents gay et lesbiennes seraient plus susceptibles d'avoir des enfants qui deviennent homosexuels, affirme un chercheur américain. Une étude jugée aberrante, mais qui intervient dans un contexte politique hypertendu.
Jusqu’à présent, le consensus semblait établi: les familles homoparentales n’ont pas la moindre influence sur l’orientation sexuelle future de leurs enfants. Or, dans une étude à paraître le mois prochain, un chercheur en «family studies» de la Kansas State University s’attaque à cette hypothèse, fréquemment utilisée dans les revendications LGBT pour soutenir la validité des modèles homoparentaux, rapporte le site AOL News.
262 témoignages
Le travail de Walter Schumm consiste en une méta-analyse de dix ouvrages rassemblant des expériences de «familles arc-en-ciel». Au total, il a compilé les biographies de 262 jeunes issus de ces milieux. Le résultat de ses statistiques: les enfants de parents lesbiennes s’identifieraient comme homos dans 31% des cas, 19% s’ils ont deux papas et 25% s’ils sont nés d’un couple de sexe opposé gay et lesbien. Schumm présente même des pourcentages supérieurs en ne prenant en compte que les descendants ayant dépassé l’âge de 20 ans.
«Option» ouverte
Selon le chercheur, cette reproduction de l’orientation sexuelle est essentiellement due au fait que, contrairement à la majorité des familles classiques, les parents laissent ouverte l’«option» homosexuelle à leurs enfants adolescents. En se basant sur la littérature anthropologique, Schumm explique à ce propos que les sociétés acceptant de l’homosexualité ont un nombre plus élevé de personnes se déclarant homosexuelles.
Mais le professeur n’en reste pas là. Il affirme que le taux élevé de jeunes lesbiennes élevées par deux mères est corroboré par de nombreux cas où «les mères poussent leur fille à ‘essayer les femmes’», ajoutant que cette attitude semble motivée par une «haine envers les hommes». La situation ne serait pas la même chez les couples d’hommes. Ceux-ci verraient généralement d’un meilleur œil leur fils sortir avec une fille.
Résultats biaisés
Les premières réactions aux conclusions du chercheur du Kansas sont pour le moins hostiles. Elles pointent du doigt le caractère aventureux d’une recherche statistique basée sur un corpus de témoignages, sélectionnés pour leur variété et leur qualité. Abbie Goldberg, une chercheuse en psychologie citée par AOL News dénonce ainsi la faiblesse de l’échantillon utilisé, jugé non représentatif, et biaisé dans la mesure où les témoins sont «alignés avec la communauté LGBT» et conscients des enjeux de telles recherches.
Ce n’est pas la première fois qu’un scientifique arrive à de telles conclusions. En 2006, un autre chercheur, Paul Cameron, avait proposé des chiffres similaires à partir d’un échantillon de 77 jeunes adultes issus de familles homoparentales. Son article avait déclenché les foudres de la communauté scientifique. Il est vrai que Cameron, militant d’un groupe ultraconservateur, ne cachait pas ses opinions antigay. Ce n’est pas le cas de Schumm, qui s’est distingué par des prises de position plutôt favorables à l’adoption par les couples de même sexe, notamment lors d’une audition par un tribunal de Floride.
Je suis pour que les gays aient droit au mariage. Mais non à l’adoption.