Ils veulent faire voter le peuple contre la norme pénale anti-homophobie
C'était à prévoir. Les délégués de l'UDF ont décidé hier de lancer un référendum contre la modification du Code pénal adoptée en décembre par le Parlement. Ils ont trois mois pour obtenir 50'000 signatures.
L’Union démocratique fédérale (UDF) revient à la charge. Lors de son assemblée des délégués, hier à Olten (SO), le petit parti ultraconservateur d’obédience évangélique a confirmé qu’il allait lancer un référendum contre l’extension de la norme pénale antiraciste, adoptée le mois dernier au Parlement. Il a jusqu’au 7 avril pour récolter au moins 50’000 signatures.
En novembre, l’UDF avait donné un avant-goût de ses arguments, qui caricaturaient la réforme comme une «dictature du langage» et une intolérable atteinte à la liberté d’expression: «Doit-on interdire à l’avenir tous les groupes qui, basés sur l’Evangile, ne sont pas d’avis que l’homosexualité soit tout à fait normale?» De quoi séduire bon nombre d’électeurs de l’UDC, parti qui s’est opposé à l’initiative déposée par Mathias Reynard en 2013.
Marginal, mais…
Bien que non représenté à Berne et marginal en terme de votes (1,2% des voix aux dernières élections fédérales), l’UDF a souvent été le moteur de votations sur des thèmes de société, comme la famille ou l’avortement. Son plus gros coup remonte à 2004, quand le parti avait réussi à rassembler quelque 67’000 paraphes contre la loi sur le partenariat enregistré. Celle-ci avait finalement été acceptée par le peuple l’année suivante, par 58% des voix. En 2016 en revanche, contre la réforme de l’adoption, la récolte de signature avait échoué.