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Paradis imaginaires

Paradis imaginaires

Entre deux projets à Paris, Genève, Hyères et ailleurs, le photographe Paul Rousteau expose ses «baigneuses» à Lausanne. Un travail dans lequel il explore la sensualité, la douceur, le grain de peau et les formes féminines. Irrésistible.

A 33 ans, en témoigne la page d’accueil de son site internet, son CV est impressionnant: art, mode, voyage, portrait, nature morte. La liste de ses clients et des médias imprimés prestigieux qui font régulièrement appel à lui est étourdissante. Fruit de son indéniable talent, son succès n’a pas de frontière. Après son enfance et adolescence en Auvergne, il part étudier la photographie en Belgique, puis en Suisse, où il obtient son diplôme au CEPV – Centre d’enseignement professionnel de Vevey en 2010.

Depuis, le jeune photographe indépendant basé à Paris développe son univers onirique, qu’il applique autant dans son travail personnel que dans ses mandats pour des marques. «J’ai une esthétique assez oisive et je suis en quête du beau, tout en me souciant en permanence de toucher les gens», explique-t-il. De l’approche drastique de ses études, il se dirige vers quelque chose de plus accessible tout en restant intègre dans sa démarche: «Si j’étais un chanteur, ce serait comme basculer de la musique expérimentale à la musique pop.»

Identifiable en un coup d’œil, son style caractérisé par la couleur explore une sorte de paradis imaginaire. «Les oiseaux, les ciels, les couchers de soleil et les enfants font partie de mon vocabulaire», raconte-t-il avant de préciser: «J’aime cet état entre rêve et réalité, juste avant de s’endormir. Le réel est toujours mon point de départ, puis je le déforme.»

Sur la trace des plus grands
Son chemin a croisé ceux d’Etienne Daho et de Chris, la chanteuse naguère connue sous le nom de Christine & the Queens, pour les couvertures de «Télérama» et «Les Inrocks». A l’instar du premier, Paul Rousteau tient à garder sa liberté artistique: «C’était une très belle rencontre avec un artiste que j’admire et que j’ai beaucoup écouté quand j’étais adolescent. Il a toujours été très attentif à ne pas rentrer dans une case et j’ai l’impression qu’aujourd’hui tout le monde l’aime bien, autant les lecteurs de «Téléloisirs» que «Télérama». Il a fait une synthèse en restant lui-même dans son œuvre.»

Paysage Rose, 2018, tirage jet d’encre pigmentaire contrecollé sur aluminium, 60 × 80 cm, édition de 4 + 2 EA

Comme Helmut Newton et Peter Lindbergh avant lui, le photographe a été approché par Louis Vuitton pour participer à la collection d’albums «Fashion Eye». Par ce biais, il ajoute un mot à son glossaire. «Ma mission était de photographier Genève, j’ai cherché la sensualité dans la ville, je tournais autour des statues pour trouver le moment où je ressentais une émotion. La sensualité fait partie du bonheur, elle apporte de la douceur et un lâcher-prise», observe-t-il.

La sensualité des corps féminins
L’exposition «Les baigneuses» proposée par la galerie Forma art contemporain à Lausanne s’inscrit dans la continuité de ce travail: «C’est le début d’une nouvelle orientation un peu baroque autour des formes féminines, les courbes, les lignes et les couleurs pastels.» Et comme la quête du bonheur n’a pas de fin, il s’apprête à s’embarquer dans une nouvelle aventure pour un ouvrage sur les vacances dans le sud de le France, un mandat à l’initiative de la villa Noailles à Hyères. Un travail qui ne manquera pas de lui rappeler une des premières photos ayant marqué son enfance, celle de Robert Doisneau montrant le grand départ en vacances d’été dans les années 50. C’était du noir et blanc, mais il en garde un souvenir très joyeux et plein de couleurs.

» «Les baigneuses», Paul Rousteau. Jusqu’au 2 février. A voir chez Forma art contemporain, Côtes-de-Montbenon 3, Lausanne. Plus d’infos sur forma-art.ch et paulrousteau.com