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Catholiques entre révolte et résignation

Quitter l’Eglise pour affirmer son refus des dérives conservatrices du Vatican? L’idée séduit, mais ne convainc pas forcément les gays et lesbiennes catholiques.

L’homosexualité qualifiée de menace écologique, les intégristes d’Ecône réhabilités, l’indulgence envers le révisionnisme, la mise en cause du préservatif à la veille d’un voyage en Afrique… Chaque mois amène une nouvelle dérive de Benoît XVI. Si la frange la plus conservatrice des fidèles boit du petit lait, une large part des catholiques s’interrogent. A Lucerne, début mars, ils étaient plus d’un millier dans la rue pour réclamer une Eglise ouverte sur le monde contemporain. D’autres ont fait parvenir à leur diocèse une lettre de «sortie de l’Eglise». Ces démarches auraient été multipliées par dix ces derniers mois. L’idée de faire entendre sa colère de cette manière séduit Alain*, un gay genevois, catholique non-pratiquant. Sa lettre de «sortie de l’Eglise» est prête. «Je me suis levé un matin en écoutant la nouvelle du rapprochement entre le Vatican et la Fraternité Saint-Pie X. Ce matin-là, j’ai eu le sentiment que je ne pouvais pas appartenir à une Eglise qui me rejette, mais qui tend les bras à ces extrémistes en soutane.»

Valérie* ne pense pas en arriver là. Quelque peu résignée, cette jeune lesbienne valaisanne constate: «C’est triste que les seuls signes d’ouverture soient envoyés aux milieux les plus fermés.» Longtemps active dans les organisations de jeunesse catholique, elle reste attachée à ses racines spirituelles et confiante dans l’évolution des mentalités parmi la base. «Paradoxalement, ces prises de positions du Vatican ouvrent les discussions, et poussent les gens à prendre parti.»

Lassitude
Moël Volken, secrétaire de l’Organisation suisse des gays Pink Cross ne dément pas le réel progrès au sein des paroisses. Toutefois, après 25 ans d’activité au sein de sa communauté, il s’est lassé de l’inertie ecclésiastique sur l’homosexualité, la place des femmes ou la contraception. Il a opté pour l’Eglise réformée après mûre réflexion. «Je me suis demandé: si les progressistes partent, l’Eglise va-t-elle devenir encore plus conservatrice? De toute façon, ce n’est pas possible», constate-t-il avec un sourire. «Mais j’ai de la peine avec les gens en font une question politique, car s’ils imaginent que ça peut avoir le moindre impact, ils se font des illusions. Tout simplement, l’Eglise catholique n’a rien de démocratique.»

*Noms d’emprunt