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La Covid remet en scène le bon vieux gloryhole

La Covid remet en scène le bon vieux gloryhole
Le gloryhole, décor incontournable du porno gay

Dispositif sordide pour les uns, source de fantasme pour les autres, le gloryhole bénéficie d'un coup de pouce inattendu de la Ville de New York, comme moyen de limiter les risques pour les gays amateurs de sexe anonyme.

C’est une petite consécration pour une vieille pratique semi-clandestine. En révisant ses recommandations aux hommes gay sur «comment profiter du sexe en évitant de propager la Covid-19» dans le cadre du déconfinement, le Département de la santé de la Ville de New York les a implicitement invités à (re)découvrir les joies des gloryholes. «Soyez créatifs, jouez avec les positions sexuelles et les barrières physiques, comme les murs», peut-on lire dans le guide publié le 8 juin. But: permettre le «contact sexuel tout en prévenant le contact de visage à visage».

Gloryhole, kézako, demanderont quelques chastes lectrices ou lecteurs. Ce terme anglais remontant à la nuit des temps (peut-être à la fin du XIXe, où l’euphémisme «glory» se référait à l’érection) désigne un trou pratiqué dans une paroi (de toilettes publiques, typiquement) afin d’y glisser un pénis en vue d’une satisfaction rapide et anonyme, en général par voie orale.

La remise du gloryhole au goût du jour à la faveur de la Covid a fait beaucoup jaser aux USA. Beaucoup le perçoivent comme appartenant à une époque heureusement révolue, faite de plaisirs aussi fugitifs que honteux. Le dispositif, qui fait aujourd’hui partie de l’équipement de toute bonne backroom, a toutefois ses inconditionnels. Ils fantasment sur les rencontres aléatoires, les silhouettes entraperçues et les respirations haletantes de part et d’autre de la paroi. Pour eux, la période s’annonce faste.

Safe jusqu’à un certain point…

Mais le gloryhole est-il vraiment si safe à l’ère de la pandémie actuelle? Pour l’Aide suisse contre le sida, qui a supervisé les mesures sanitaires prises pour la réouverture des saunas et sex-clubs, la suggestion de NYC Health est a priori plutôt rationnelle. «Selon les données disponibles, il n’y a aucune évidence d’une transmission sexuelle du coronavirus, c’est-à-dire par les fluides génitaux notamment le sperme, souligne l’Aide suisse contre le sida (ASS). Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de virus dans le sperme mais soit celui-ci est en trop faible quantité pour une transmission de l’infection, soit le milieu n’est pas propice à l’acquisition de l’infection.»

Quant à la salive, présente en abondance lors de fellation, il n’y a pas de preuve d’un risque de transmission via le pénis. L’enjeu est surtout de ne pas mettre celle d’un tiers sur son propre visage. Et ce n’est pas le seul danger. «Lors d’un rapport sexuel la respiration augmente en rythme et en intensité. Mécaniquement cela augmente le nombre de particules rejetées dans l’air. Les parois dans lesquelles sont percées les gloryholes sont rarement hermétiques par ailleurs, prévient l’ASS. Les particules ne passeront pas tant par le trou mais potentiellement au-dessus de la paroi.» Mieux vaut le garder à l’esprit au moment de s’agenouiller devant ces drôles de confessionnaux…

Plus d’infos sur les recommandations de l’Aide suisse contre le sida concernant la Covid-19 à retrouver sur: aids.ch/fr/coronavirus