Backroom virtuelle pour clubbers en confinement
Populaire auprès des gays londoniens, la naked party SBN s'est réinventée avec succès sous forme de visioconférence. Pour son organisateur, ce type d'expérience aide à tenir bon en cette période d'abstinence forcée.
À Londres, les événements SBN (pour Stark Bollock Naked, «Couilles à l’air») attirent chaque dimanche après-midi les amateurs de dance et de sexe entre mecs, dans un club du quartier de Vauxhall. Le dresscode est on ne peut plus simple: tous à poil! Mais depuis une dizaine de jours, la fête est finie. La rapide propagation du Covid-19 au Royaume-Uni a entraîné la fermeture de tous les pubs, restaurants et discos.
Bien décidé à ne pas se laisser abattre, l’organisateur de SBN a eu l’idée de maintenir virtuellement le rendez-vous, sous la forme d’une très chaude visioconférence collective. Comme dans une vraie party, un DJ et deux couples de performers, un en Espagne et un en Écosse, se sont portés volontaires pour animer l’événement depuis chez eux.
«Comme une mouche»
Résultat: au lieu des 800 personnes en moyenne accueillies dans le club, ce sont au total quelque 3000 internautes qui ont répondu présents devant leur webcam au cours de l’après-midi, selon l’organisateur, Jamie HP. Cela n’a pas été une mince affaire d’assurer la technique (seuls 100 écrans pouvaient être partagés simultanément), le respect du dresscode et l’interdiction d’enregistrer. «On a gardé les mêmes règles, à savoir que tout le monde devait être à poil. Certains se branlaient et d’autres jouaient avec leur partenaire. Et moi, je courais partout comme une mouche pour faire en sorte que ça marche», a-t-il raconté à GayStarNews.
L’opération – gratuite pour les internautes – a donné des idées à l’organisateur. Il songe à organiser de nouvelles sexparties au profit de la NHS, le service public de santé britannique. Une nouvelle édition, payante celle-là, est prévue aujourd’hui.
Les plans cul, ce sera pour une autre fois…
Les services de santé communautaires recommandent aux hommes gay et bi de s’abstenir de rencontres sexuelles en cette période de pandémie, une consigne difficile à respecter pour certains. Une enquête de Queer Voices Heard réalisée à la mi-mars au Royaume-Uni (alors que les mesures de confinement n’étaient pas encore effectives) avait indiqué que 28% des répondants continuaient à draguer, et que 16% ne renonceraient pas aux plans cul.
De leur côté, les apps de drague gay ont réagi à la crise sanitaire en relayant des messages de prévention, voire en adaptant leur système, par exemple en supprimant des profils le mode «Cherche du sexe maintenant».