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Bad Queen. Continuer à vivre durant la pandémie

Bad Queen. Continuer à vivre durant la pandémie

Les mesures prises pour ralentir la propagation du virus viennent remettre en cause nos habitudes. Pour préserver sa santé et celle des autres, il est primordial de les respecter. Cela ne signifie pas arrêter de vivre et d’avoir une sexualité. Il faut juste trouver des façons de le faire autrement.

Le SARS-CoV-2 ou coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 est le pathogène responsable de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Ce virus est extrêmement contagieux. Il se transmet par les postillons ou par contact. Une personne porteuse peut n’avoir aucun symptôme durant plusieurs jours après l’infection. Elle peut alors transmettre l’infection sans s’en rendre compte à une personne qui serait à proximité (1 à 2 mètres) ou bien par l’intermédiaire de tout ce qu’elle aurait pu toucher.

Pour que la pandémie ne se traduise pas par une hécatombe

Pour la plupart des gens, l’infection peut ensuite se manifester par des symptômes proches de ceux de la grippe saisonnière avant de guérir spontanément après 2 semaines. En revanche, les conséquences peuvent être beaucoup plus graves pour des personnes fragiles en raison de leur âge ou d’une autre pathologie (hypertension artérielle, diabète, maladies cardio-vasculaires, maladies chroniques des voies respiratoires, maladies et thérapies qui affaiblissent le système immunitaire, cancer). Or, on sait que certains de ces facteurs sont plus présents au sein de nos communautés (pathologies pulmonaires plus fréquentes en raison d’un tabagisme plus important, pathologies liées à l’infection au VIH qui est plus fréquente, surcharge pondérale, système immunitaire mis à mal par la consommation plus fréquente de substances psychoactives…).

Notre système de santé n’est pas en mesure d’accueillir en même temps l’ensemble des personnes qui pourraient déclencher des complications liées à une infection par le coronavirus. Une saturation des services de santé serait préjudiciable pour tout le monde puisqu’il ne sera alors plus en mesure de répondre aux besoins de tou·te·s et devra alors faire des choix dramatiques. Il est donc essentiel de ralentir la progression de l’infection au sein de la population et ainsi d’en prémunir autant que possible les personnes les plus fragiles. C’est ce qui explique les décisions successivement prises par les autorités sanitaires.

Comment agir en cas de symptômes?

En cas de symptômes graves (ex. difficulté respiratoire aiguë, symptômes cardiaques), il faut appeler le 144.

Pour toutes les personnes présentant des symptômes compatibles avec une potentielle infection par le coronavirus, il est recommandé d’utiliser les outils mis à disposition par les institutions de santé (ch.ch/fr/coronavirus). Via un questionnaire autoadministré ou un entretien téléphonique, il sera possible d’évaluer la situation et d’avoir des recommandations personnelles adaptées.

Il ne faut pas directement se rendre à l’hôpital ou chez son·sa médecin.

Solidarité communautaire
Il est important que les membres de nos communautés suivent les directives et en particulier la réduction au maximum des interactions sociales. C’est essentiel pour sa santé mais aussi pour celle de ceux et celles qui nous entourent dont la santé serait plus fragile.

Si les services de soins venaient à être débordés, cela serait préjudiciable pour tout le monde. Les personnes ayant des pathologies constituant un facteur de risque accru pour le COVID-19 doivent impérativement rester à leur domicile.

Dans un esprit de solidarité, nos communautés sont donc invitées à prendre contact avec nos aîné·e·s pour prendre de leurs nouvelles et au besoin leur apporter du soutien. Pour éviter les contacts, cela peut passer par des courses laissées au pas de la porte ou des appels pour discuter de tout et de rien, des souvenirs, des projets, du dernier film ou épisode de série que l’on a vu ou du dernier livre que l’on vient de lire. Les réseaux sociaux sont un bon moyen de se retrouver, d’échanger et de s’organiser. Restons ensemble face à l’adversité.

Confinement et sexualité

Depuis le 16 mars, il est demandé à toute la population de réduire ses interactions sociales au maximum. Même s’il ne s’agit pas d’un confinement total, il est essentiel d’entrer en contact avec un minimum de personne si l’on souhaite traverser cette pandémie rapidement et avec le moins de morts possible. Ainsi, chacun·e est invité·e à rester à son domicile et à n’en sortir que pour les besoins essentiels.

«Cela ne semble pas le moment pour faire de nouvelles rencontres via une application ou dans un parc. Pour autant, cela n’est pas nécessairement synonyme d’abstinence»

Qu’est-ce que cela signifie pour nos sexualités? Devons-nous tou·te·s être abstinent·e·s jusqu’à ce que ce que le virus disparaisse? Étant donné que cela pourrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, il est compréhensible que cela ne soit pas possible pour tou·te·s. Il serait illusoire de vouloir imposer quoi que ce soit. C’est donc dans une perspective de réduction des risques que nous souhaiterions donner quelques pistes afin de permettre à chacun de faire ses propres choix.

Moins de partenaires
Le principal objectif est de réduire au maximum le nombre de partenaires.

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Pourquoi ne pas se mettre soi-même au défi? L’abstinence peut être une expérience intéressante pour redécouvrir certaines sensations que nous avons pu oublier depuis notre adolescence. C’est aussi l’occasion d’appréhender son propre corps en dehors des enjeux liés à la sexualité.

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Nous sommes tous notre premier et plus fidèle partenaire sexuel. Les jeux sexuels en solitaire peuvent être l’occasion de redécouvrir et de se réapproprier son propre corps. Nos génitalités et/ou analité sont stimulables de mille et une manière et ce ne sont pas les seules zones sensibles. Cela peut se faire , avec ou sans accessoire, avec ou sans support visuel.

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Si l’on est en couple, cela peut être l’occasion de se redécouvrir et de faire ensemble de nouvelles expériences… l’imagination est sans limite. Si l’on est célibataire, il est possible de contacter son sexfriend préféré. Des rencontres successives peuvent permettre de pousser un peu plus loin la découverte des désirs, fantasmes et talents de l’autre.

Il ne semble en revanche pas pertinent d’enchaîner les plans, les contacts dans les parcs ou les sexparties à domicile. Pour réduire les tentations, cela pourrait être pertinent de couper les apps en tout cas pendant quelques heures, quelques jours ou quelques semaines. Si cela arrivait, il faudrait penser à conserver les coordonnées du ou des partenaires afin de pouvoir informer en cas d’infection comme on le ferait pour une IST. Le délai sera ensuite de 14 jours avant de pouvoir avoir un nouveau contact.

Et si cette situation difficile était une occasion de réduire drastiquement le nombre total de virus et de bactéries en circulation au sein de nos communautés?

Sexualité sans contact
Le confinement peut également être l’occasion de découvrir la sexualité autrement. Il est possible d’interagir de manière très excitante via les mots et les images. Échanger des sextos, des photos, des vidéos ou faire une cam permet de faire monter le désir. Jouir avec l’autre n’implique pas nécessairement de toucher nos corps. Pour rappel, le cerveau reste l’organe le plus actif pour la sexualité et la pupille la partie du corps avec la plus grande capacité de dilatation.

Ensuite, éliminer les risques VIH/IST c’est aussi décharger les services de santé des besoins en dépistages et en traitements.

Lever le pied et prendre soin de soi

Si l’on est PrEPeur, la réduction de l’activité sexuelle peut être l’occasion de faire une pause. En cas de rapport planifié, il est toujours possible d’initier un schéma à la demande (2 + 1 + 1).
» Infos sur myprep.ch

L’immunité étant essentielle pour lutter contre une infection virale, il peut également être pertinent de réduire les consommations de produits psychoactifs pour la préserver. En cas de consommation, il est essentiel de se laver régulièrement les mains et de ne pas partager son matériel y compris les pailles et les bouteilles (poppers).

Coronavirus et VIH

Les personnes séropositives sous traitement depuis un certain temps ont le plus souvent une charge virale indétectable et une immunité restaurée (plus de 200 CD4). Elles n’ont alors pas de facteur de risque particulier.

L’approvisionnement en traitement est assuré. Les pharmacies restent ouvertes et reçoivent des livraisons quotidiennes. Si on arrive au bout de ses réserves de médicaments et que l’ordonnance arrive à terme, les pharmacies devraient pouvoir faire une avance de traitement le temps du renouvellement, celui-ci pouvant être fait par le·la médecin par voie numérique directement à la pharmacie.

En revanche, les personnes qui seraient immunodéprimées doivent faire particulièrement attention car leur corps aurait plus de difficulté à combattre l’infection. C’est notamment le cas des personnes qui viendraient de contracter le VIH. Au début de l’infection, le virus détruit un de grand nombre de cellules du système immunitaire.

Ensuite, le corps ne sert pas uniquement à la sexualité. Si l’on a un trop-plein d’énergie, il est possible de l’évacuer en faisant du sport. Il existe une multitude d’activité à faire seul ou à une distance suffisante. A chacun de trouver celle qui lui correspond : randonnée, course à pied, vélo, tennis, navigation, shoot de basket ou de foot, yoga, parcours vita ou les mêmes exercices chez soi (pompes, abdos, gainages, traction…).

Enfin, prendre soin de soi c’est aussi prendre soin de sa santé psychique. Se détendre est essentiel. Il est possible de faire des exercices de respiration, de relaxation ou encore de la méditation. C’est aussi regarder un film ou une série, lire un livre ou écouter de la musique. Cela permet de sortir des informations médiatiques qui peuvent parfois être anxiogènes. C’est l’occasion de découvrir la richesse de la production culturelle de nos communautés.

La privation, c’est frustrant. Mais c’est aussi l’occasion de découvrir autre chose. C’est également une chance de redécouvrir la vraie valeur de ces choses qui constituent habituellement notre quotidien et qui, avec l’habitude, peuvent avoir perdu de leur importance. Aujourd’hui peut être difficile mais demain sera toujours là. Si nous agissons tou·te·s maintenant, nous pourrons rapidement en profiter ensemble.

» Pour les questions d’ordre général:
Ligne info coronavirus de l’OFSP 058 463 00 00 (24 heures sur 24)
Service des cantons: ch.ch/fr/coronavirus

Illustration tirée du court-métrage «The Loop», sur vimeo.com.

2 thoughts on “Bad Queen. Continuer à vivre durant la pandémie

  1. Ecrire est un bon passe-temps aussi, par ex. tenir un journal, ça déboise la tête. Et se rincer à l’eau froide à la fin de la douche (nuque, intérieur bras, intérieur cuisses), ça redonne de tonus!

    1. Merci pour le conseil.
      Écriture, photo, vidéo, dessin et autre peinture sont en effet de bon moyen d’extérioriser son ressenti et/ou de se changer les idées.

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