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En Égypte, «on nettoie les rues des pédés»

En Égypte, «on nettoie les rues des pédés»
Illustration: Human Rights Watch

L'ONG Human Rights Watch publie les témoignages accablants de victimes gay, lesbiennes, bi et trans de violences policières et de tortures, dressant le tableau d'une persécution «systématique».

Le suicide de Sarah Hegazi, en juin dernier, a tragiquement mis en lumière les conditions inhumaines subies par les LGBT égyptien·ne·s aux mains de la police et des services de sécurité nationaux. La militante avait été arrêtée en 2017 pour avoir brandi un drapeau arc-en-ciel lors d’un concert open air du groupe Mashrou’ Leila, puis torturée en détention. Elle ne s’en était jamais remise, même après avoir trouvé refuge au Canada.

Son calvaire n’était pas unique comme le montre un nouveau rapport de Human Rights Watch (HRW) paru hier. L’ONG y documente les cas de 15 jeunes LGBT victimes de détention arbitraire et de traitements inhumains au cours des trois dernières années. La plus jeune avait 17 ans au moment de son arrestation. La lecture de leurs témoignages est parfois insoutenable. «Ils ne me laissaient pas aller aux toilettes», raconte Salim, 25 ans. Durant sa détention au Caire en 2019, il a été battu et placé trois jours dans une cellule sombre avec les mains et les pieds attachés. «J’ai dû uriner, et même déféquer dans mes vêtement. Pendant ce temps, je n’avais toujours aucune idée du pourquoi de mon arrestation.»

Un banal contrôle d’identité…

Ce qui frappe, c’est la diversité des situations dans lesquelles des citoyen·ne·s peuvent voir leur vie basculer dans le cauchemar. Plusieurs victimes racontent avoir été interpellées dans la rue – en marge de manifestations ou simplement à la sortie d’un restaurant ou dans la file d’attente d’une banque – sur la base de leur allure ou de leur expression de genre. À Salim, un policier aurait même expliqué: «On nettoie les rues de tous les pédés.»

Les forces de sécurité ont aussi appris à exploiter les réseaux sociaux et les apps de drague, soit pour trouver ou forger des «preuves» d’homosexualité, soit pour tendre des pièges. C’est le cas de Yasser, 27 ans, arrêté à Gizeh lors d’une rencontre avec un mec contacté sur Grindr… qui s’était révélé être un policier.

Dans les postes de police, les locaux du Ministère public et les prisons, les interrogatoires donnent lieu à des insultes, des menaces et des violences souvent sexuelles, comme les sinistres «examens anaux» et autres «tests de virginité». «Une policière m’a attrapé et pressé les seins, elle m’a saisi le sexe, regardant à l’intérieur de mon vagin, puis a ouvert mon anus et y a inséré sa main si profondément que j’ai senti qu’elle en sortait quelque chose. J’ai saigné pendant trois jours et j’ai eu du mal à marcher pendant des semaines. Je ne pouvais plus aller aux toilettes et j’ai commencé à avoir des problèmes médicaux dont je souffre jusqu’à aujourd’hui», raconte Aya, une activiste de 28 ans, arrêtée en mai 2018.

«Je priais pour que Dieu m’emporte. Je voulais mourir. Je voulais juste que la terre m’engloutisse»

Alaa, un gay handicapé de 37 ans, avait tenté de présenter son attestation d’infirmité lors de son interrogatoire dans un poste de police du Caire, en 2018. «Tu peux te la mettre dans le cul», lui avait répondu un officier. «J’ai pensé que c’était de l’humour, mais ensuite il a réellement ordonné à un autre policier d’insérer la carte dans mon anus, ce qu’il a fait. Je priais pour que Dieu m’emporte. Je voulais mourir. Je voulais juste que la terre m’engloutisse.»

«Les agents de police ont chacun une idée de torture qu’il met en œuvre impunément. Les seules différences en matière de techniques de torture et d’agression découlent de leurs préférences personnelles», note un militant LGBT égyptien.

Privé·e·s d’avocat

La violence de la part des codétenus est aussi encouragée par les personnels de sécurité afin d’extorquer des aveux, et sinon de briser physiquement et psychologiquement les personnes LGBT. Ces dernières sont souvent privées d’avocat pendant des semaines, jusqu’à quatre mois pour un des témoins entendus par HRW. Paradoxalement, l’Égypte ne criminalise pas les rapports homosexuels. Les LGBT sont poursuivi·e·s sous couvert de lois vagues contre la «débauche» et la «prostitution».

La discrimination et la persécution policière de personnes LGBT n’est pas nouvelle en Égypte, mais le régime autoritaire du président Abdel Fattah al-Sissi semble les avoir renforcées et systématisées. En mars dernier, devant le Conseil des droits de l’homme, le représentant égyptien avait même refusé de reconnaître l’existence de cette communauté.

La mort tragique de Sarah Hegazi aurait dû déclencher une onde de choc et de solidarité mondiale, mais l’Égypte a continué sans ciller à cibler et violenter des personnes LGBT

«Les autorités égyptiennes semblent être en lice pour battre le record régional des pires atteintes aux droits des personnes LGBT, tandis que la communauté internationale garde un silence affligeant», résume Rasha Younes, chercheuse auprès du programme Droits LGBT à HRW. La mort tragique de Sarah Hegazi aurait dû déclencher une onde de choc et de solidarité mondiale, mais l’Égypte a continué sans ciller à cibler et violenter des personnes LGBT, simplement en raison de qui elles sont.»

«Égypte: Les forces de sécurité infligent abus et tortures aux personnes LGBT», à lire sur le site de Human Rights Watch

One thought on “En Égypte, «on nettoie les rues des pédés»

  1. We MUST défend thé LGBT cause , and in ALL countries ..

    Especially homosexuals themselves !

    Some of.whom REFUSE. To admit that HOMOPHOBIA is on thé INCREASE and EVERYWHERE…

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