En pleine contestation, Hong Kong célèbre sa Pride en mode mineur
Un simple rassemblement a marqué samedi les traditionnelle Fierté LGBTIQ dans un contexte de contestation de plus en plus violente contre le pouvoir de Pékin.
C’est une Pride en pointillés qui s’est tenue hier à Hong Kong. Le traditionnel défilé, qui avait rassemblé plus de 12’000 participants l’an dernier, a été annulé par la police en raison des troubles qui agitent la métropole depuis plusieurs mois. Quelques milliers de personnes LGBTIQ et allié·e·s ont tout de même été autorisés à se rassembler dans le quartier d’affaires de Central sous le slogan «Justice égale, droits égaux».
Au milieu des drapeaux arc-en-ciel, beaucoup de participant·e·s étaient habillé·e·s en noir et arboraient des masques, marquant leur soutien, sinon leur appartenance, au mouvement pro-démocratie qui dénonce la mainmise croissante de Pékin dans les affaires du territoire semi-autonome. «Le combat est le même pour tous», a résumé Alice, une étudiante de l’université chinoise, au micro du correspondant de Franceinfo.
Taïwan comme exemple
Le mouvement LGBTIQ hong-kongais, quant à lui, réclame une meilleure protection contre les discriminations et l’ouverture du mariage à tous les couples, instaurée récemment à Taïwan. Il a toutefois obtenu une victoire en mai, quand la justice hong-kongaise a abrogé plusieurs lois antigay, vestiges de l’époque coloniale britannique, qui faisaient de l’homosexualité une circonstance aggravante dans certains crimes et délits.
La Pride de samedi intervenait au terme d’une semaine d’affrontements violents, qui s’est terminée le matin même par un déploiement de l’armée populaire chinoise… pour nettoyer les rues. Une mesure sans précédent, interprétée par beaucoup comme une menace voilée de Pékin à l’égard contestataires.