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Le Vatican appelle les psys à la rescousse

En pleine crise des vocations, le Vatican radicalise encore sa position face au célibat des prêtres, et teste désormais les tendances homosexuelles des futurs prêtres.

La Curie romaine vient d’approuver (le 30 octobre dernier) le recours à des experts psychologues pour déterminer le degré de «maturité affective» des candidats au séminaire et débusquer les «identités sexuelles incertaines, tendances homosexuelles fortement enracinées, etc.». Certes les candidats devront donner leur autorisation écrite pour que le diagnostic soit divulgué au formateur, mais ils n’auront, en fait, guère le choix de s’y soustraire.
Pour Pierre-Yves Maillard, directeur du Séminaire du diocèse de Sion qui forme les futurs prêtres romands, le document ne porte pas de prime abord sur l’orientation sexuelle. Il y voit surtout une ouverture «réjouissante» de l’Eglise «capable de valoriser l’apport de la psychologie […] qui est une sphère complémentaire à la spiritualité.»

Se libérer des tendances
Il n’empêche, ce document semble curieusement faire suite à un précédent règlement, publié en novembre 2005, et fermant les portes à l’ordination de séminariste ayant des tendances homosexuelles ou simplement soutenant «la culture gay».Maître d’œuvre, le cardinal Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, reconnaissait à l’époque qu’il n’était «pas opportun d’appeler ces personnes au sacerdoce.» Interviewé alors par un mensuel romain sur l’hypothèse d’avoir recours à la psychologie, le cardinal admettait que toute la problématique affective et sexuelle des candidats n’avait pas été abordée, mais que la psychologie et la psychiatrie pouvaient «aider les personnes à se libérer des tendances homosexuelles ou à vivre chastement leur propre condition.»
Depuis l’avènement de Benoît XVI, les hauts dignitaires de l’Eglise manifestent sur les choses du sexe une pudibonderie rarement atteinte. Ainsi, après les confidences livrées sur sa vie amoureuse par l’Abbé Pierre quelques mois avant sa mort, André Vingt-Trois, chef de l’épiscopat français n’avait-il pas qualifié ces révélations d’«exhibitionnisme» et comparé le fondateur d’Emmaüs à un «instituteur pédophile»?
Jacques Perroux (1), ancien prêtre devenu laïc suite à son mariage, ne comprend pas cette rigidité de la part de Rome. Pour lui qui a vécu la grisante ouverture de Vatican II et de mai 68 avant d’«obéir à Dieu en épousant celle que j’aimais», cette interdiction est une absurdité: «Puisque le prêtre est tenu à l’abstinence, pourquoi faire une distinction entre hétéro et homosexuel?»

(1) De la peur à l’amour: Itinéraire d’un prêtre marié, par Jacques Perroux, éditions Slatkine