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L’improbable refuge russe d’un gay nigérian

L’improbable refuge russe d’un gay nigérian
Sabo était arrivé parmi les supporters de l'équipe du Nigeria au Mondial. Photo: Kiril Venediktov (CC BY-SA 3.0)

Après avoir échappé au lynchage chez lui, un homme gay de 32 ans a déposé une demande d'asile en Russie à l'occasion du Mondial, ignorant tout de la situation des homosexuels locaux.

«Je pensais que j’allais en Europe.» Mauli Sabo (nom d’emprunt) est bel et bien en Europe, mais pas vraiment dans celle qu’il attendait. Ce migrant nigérian, dont la BBC raconte le parcours incroyable, a atterri en Russie pensant y trouver refuge. Or si cet homme de 32 ans a quitté son pays et demande l’asile aujourd’hui, c’est en raison de son homosexualité. Sabo n’avait aucune idée des lois russes contre la «promotion des sexualités non conventionnelles» en vigueur en Russie, et encore moins de la chasse aux homosexuels en Tchétchénie et plus généralement du climat d’homophobie qui règne dans le pays.

Le trentenaire a quitté le Nigeria un billet pour le Mondial en poche, profitant des facilités de voyage accordées par Moscou à l’occasion de la grand-messe du foot. Dès son arrivée, le 8 juillet, il a contacté le Comité d’assistance civil dans la capitale en vue d’une demande d’asile. Mais ses interlocuteurs étaient embarrassés. «On ne connaît aucun cas où l’asile a été accordé en raison de l’orientation sexuelle», explique sa conseillère, Daria Manina. A sa grande surprise, les autorités sont entrées en matière, lui demandant des preuves de son statut d’homosexuel persécuté. Ce que Sabo a obtenu auprès d’une organisation LGBT nigériane.

Tentative de lynchage
L’homme affirme être menacé de mort au Nigeria depuis qu’il a été «outé» en utilisant un site de rencontres gay il y a un an. Il avait échappé à une tentative de lynchage dans son village, où il habitait chez ses parents et avait alors dû fuir vers Abuja, puis Lagos. Son périple l’a ensuite mené à Dubaï et au Ghana. Sa mère, malade, serait décédée à la suite de ces événements.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, maintient la criminalisation des rapports entre hommes. Certains Etats du nord musulman du pays appliquent la charia, avec la peine de mort pour les homosexuels. Sabo est sûr que la prison, voire la mort l’attendent dans son pays. En attendant la décision sur son cas, il ne regrette pas d’être parti même si la Russie est très loin du paradis auquel il aspirait. Mais, dit-il, «ma décision était déjà prise».