Médias incités à couvrir toute action policière anti-gay
Un journaliste du Caire a dénoncé la demande faite par l'Etat de traiter toutes affaires liées à la «débauche».
Et si la journaliste Mona Iraqi avait simplement suivi des ordres venus d’en haut, lorsqu’elle a participé à l’arrestation de 26 hommes dans un sauna cairote? C’est ce que laisse en tous cas suggérer les révélations du rédacteur en chef du journal libre Tahrir News, Ibrahim Monsour: «Il y a des instructions de l’appareil d’Etat pour couvrir les scandales sexuels et autres questions idiotes du genre.»
Détourner l’attention
Pour le rédacteur en chef, les médias sont d’autant plus tentés de suivre les «recommandations» que cela attire les lecteurs. «Le sexe et le scandale fait vendre», explique Ibrahim Monsour. Comme partout ailleurs, soit dit en passant. «Malheureusement, c’est l’argent qui parle. Le problème, c’est qu’il n’y a aucune décence ni conscience parmi les journalistes qui travaillent sur le terrain», se désole-t-il.
Et surtout, surtout, inciter les médias à suivre les policiers en action contre la «débauche», c’est les détourner des sujets politiques qui pourraient agacer le gouvernement et le président Abdel Fattah el-Sisi, fraîchement élu. Pratique.
(via Gay Star News)