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Un attentat homophobe reçoit une caution politique

Au début du mois, un club gay-friendly d'Erevan était détruit par une bombe incendiaire. Des députés sont venus au secours de deux suspects arrêtés après l'attaque.

Etre homosexuel, ça ne passe déjà pas bien auprès de certains Arméniens. Mais quand en plus, on s’affiche chez le voisin et ennemi historique turc, c’est carrément la guerre. Pour avoir bravé ce touble tabou, Tsomak Oganesova, une militante LGBT et patronne de bar est la cible d’une campagne de violence des milieux nationalistes. Selon la jeune femme, tout a commencé par une interview télévisée, où elle avait raconté avoir participé à une gay pride en Turquie, à l’invitation d’associations locales. Peu après, son établissement gay-friendly du centre-ville d’Erevan, le DIY Rock Pub, était la cible d’un attentat. A l’aube, des inconnus y avaient fait exploser des bidons d’essence. Le local, vide au moment de l’attentat, avait été ravagé par les flammes. Mardi dernier, nouvelle attaque: quatre individus ont projeté des déjections de chien sur le bar et sprayé des croix gammées sur sa devanture.

Entre-temps, deux frères de 19 et 20 ans ont été arrêtés pour l’attentat. Mais le site anglophone Armenia Now rapporte que les suspects ont été relâchés après que deux parlementaires d’un groupe nationaliste de gauche, la Fédération révolutionnaire d’Arménie (FRA), ont payé leur caution de 2500 dollars. «Connaissant ces jeunes, je les considère comme des gens normaux. […] Je suis convaincu qu’ils ont bien agi, dans l’intérêt de nos idéaux sociaux et nationaux», a expliqué l’un des deux élus. Selon lui Tsomak était une cible légitime, car elle «détruit» à la société arménienne. Significativement, l’interview de la militante avait été diffusée sur une chaîne de télévision liée au FRA. Ce parti farouchement anti-turc est l’un des plus anciens du pays. Le Dashnagtsoutioun, selon son nom arménien, a remporté 5,6% des voix aux dernières élections.

Attaques de plus en plus fréquentes
Le parti s’est désolidarisé de l’initiative de ses deux députés. Même si l’homosexualité, légale depuis 2003 en Arménie, est vue avec méfiance dans le pays, les attaques ont suscité de nombreux témoignages de soutiens. Une fédérations d’ONG arméniennes ont exprimé leur inquiétude face à des actions d’intimidation de plus en plus fréquentes et violentes visant des établissements prônant le multiculturalisme et la diversité.

Reportage de civilnet.tv au lendemain de l’attentat: cliquer sur ڵCC» pour les sous-titres anglais: