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Le crépuscule des guérisseurs de gays

Est-ce le début de la fin pour les thérapies dites «réparatrices» ou «de conversion»? Ces pratiques, qui font miroiter à des homosexuels une vie future d'hétéro, sont la cible d'une offensive sans précédent.

Un Etat américain, la Californie, pourrait devenir le premier territoire à mettre hors-la-loi les psychiatres ou les religieux qui prétendent transformer, à force de conviction ou de prière, des homos en bons pères de famille hétéros. Le sénateur démocrate Ted Lieu a récemment présenté un projet de loi interdisant de soumettre les mineurs de moins de 18 ans à des «efforts visant au changement d’orientation sexuelle». Le texte prévoit également que les adultes signent un document les avertissant des dangers de cette démarche, y compris la dépression et le suicide.

Dans le Huffington Post, Wayne Besen, fondateur du groupe Truth Wins Out, salue ce projet comme un bond en avant. Jusqu’à présent, rappelle-t-il, «les efforts pour endiguer cette escroquerie se sont concentrés sur la demande. On mettait en exergue les vies brisés de gens ayant essayé de vivre dans le mensonge. Cela a pu empêcher certains de recourir à de telles services.» Des vies brisées non seulement pour les soi-disant «ex-gays» (qui se rendront bien vite compte que leur attirance n’a pas changé), mais aussi pour leurs conjoints de l’autre sexe, tant le mariage hétérosexuel est vendu comme l’aboutissement de ces thérapies. Les procédés des psychiatres ont aussi détruit des familles, les parents étant souvent mis sur la sellette pour avoir causé l’homosexualité de leur enfant.

Charlatanisme légal
Attaquer l’offre de ces pseudo-thérapies: mais pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt? «Il est difficile de comprendre comment il se fait qu’un tel charlatanisme soit toujours légal», s’interroge Besen. Il relève que l’Association américaine de psychiatrie condamne depuis longtemps les méthodes des guérisseurs de gays. L’organisation a ouvertement mis en garde contre des traitements susceptibles de renforcer la haine de soi. Et pourtant, les praticiens continuent d’exercer sous sa houlette. Ils devraient plutôt, écrit Besen «se voir retirer leur diplômes et exclus de leurs associations professionnelles.» Une perspective qui pourrait se préciser: cette semaine, une organisation de l’Oregon a porté plainte contre deux psychiatres auprès de leur faîtière. Là encore, il s’agit d’une démarche pionnière.

Erreur sur toute la ligne
Preuve que le vent a tourné, plusieurs anciens partisans des «thérapies de conversion» ont tourné casaque ces derniers mois, dont le Dr Bob Spitzer. A 80 ans, celui qui avait écrit que des gays et lesbiennes «motivés» pouvaient changer d’orientation sexuelle a admis s’être trompé sur toute la ligne. Il y a quelques mois, c’était John Smid, l’un des ex-animateurs de Love In Action, qui exposait les méthodes révoltantes de ce groupe d’ex-gays dans un documentaire de CNN. Pour tout arranger, certains organismes, dont le religieux Exodus, seraient au bord de la banqueroute, selon des indiscrétions parvenues jusqu’aux oreilles de médias LGBT.

«L’idée centrale de la thérapie réparatrice, c’est de faire de l’argent sur le dos de gens désespérés et vulnérables en confirmant le point de vue religieux du thérapeute, et non d’aider le client», résume Wayne Besen. Et de citer Charles Socarides, le co-fondateur de NARTH, le plus puissant lobby prônant la «conversions» homo-hétéro. Il avait déclaré au «Washington Post»: «L’homosexualité est un trouble psychologique et psychiatrique, c’est indubitable. C’est une menace sur le dessein de la distinction des genres dans la société.»