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Visions du Réel côté queer

Visions du Réel côté queer
Reas, de Lola Arias

Le très réputé festival nyonnais du documentaire, 55e édition, démarre vendredi. Coup d’œil à son programme particulièrement riche, qui recèle notamment trois pépites queer.

Rendez-vous international incontournable dans son genre, Visions du Réel ne lésine pas sur le menu pour sa 55e édition à nouveau paritaire, qui se tiendra à Nyon du 12 au 21 avril. Au programme, quelque 165 longs et courts métrages en provenance de 50 pays, dont 88 premières mondiales. Le tout réparti dans sept sections, auxquelles s’ajoutent masterclasses et ateliers. Le festival, qui s’ouvrira cette année avec le film danois As The Tide Comes In de Juan Palacios et Sophie Husum Johannesen, privilégie l’audace et l’originalité formelle, le côté hétérogène et hétéroclite d’un cinéma très contemporain. Il soutient aussi l’émergence de nouveaux talents, tout en respectant la parité sur laquelle veille jalousement Emilie Bujès, la directrice artistique.

Si la question du conflit marque inévitablement la sélection, on y trouve aussi des genres et des univers familiers. Trois Suisses y figurent, Nicole Vögele (The Landscape and the Fury), Pierre-François Sauter (Far West) et Vadim Jendreyko (The Song of Others). C’est l’occasion de noter une forte présence helvétique, surtout alémanique, avec au total 25 (co)productions, dont celles de la Compétition nationale.

L’amour comme arme

On reste côté concours avec la section Burning Lights, résolument et librement tourné vers de nouvelles formes et perspectives en se réappropriant des genres. Là encore, on découvre deux films suisses, Preparations for a Miracle, de Tobias Nölle, et Tamina, de Beate Oswald, Lena Habetur et Samuel Weniger. Mais on s’intéresse plus particulièrement à Revolution (Fulfill Your Promise) Red Love, un film LGBT de l’Espagnole Dora Garcia. Il s’agit du troisième volet de sa trilogie centrée sur la figure exceptionnelle d’Alexandra Kollontaï, disparue en 1952. Aristocrate russe, théoricienne marxiste et révolutionnaire soviétique, cette féministe radicale, militante pour la liberté sexuelle, exilée politique et diplomate a été ambassadrice au Mexique. Dora Garcia trouve en elle une grande alliée des mouvements queer et féministes d’Amérique latine et d’ailleurs pour la guider dans le récit de Red Love. Où se pose la question de l’amour comme arme, du potentiel politique de ses stratégies et de ses manifestations.

Comédie musicale carcérale

Il y a plus étrange dans la section Highlights, créée l’an dernier. Parmi les œuvres coups de coeur retenues, Reas, de l’Argentine Lola Arias (des places à gagner!). Cibles privilégiées des trafiquants de drogue qui les utilisent comme mules, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se retrouver derrière les barreaux à Buenos Aires. Entre 2022 et 2023, Lola Arias s’est plongée dans leur univers carcéral pour réaliser un film où de vraies détenues trans et cis rejouent les moments clé de leur emprisonnement (mariage, fouille des cellules, visites) dans une prison désaffectée de la capitale. Dans cette comédie musicale variant les styles, à la frontière de la fiction et du documentaire, elles incarnent plusieurs rôles sur fond de chorégraphies, de jeux de mime, de défilé de mode. Sans jamais s’apitoyer sur leur sort, elles se réapproprient leur histoire, racontent leurs souvenirs, leurs rêves, leur espoir de libération et imaginent un avenir à leur sortie.

Folle histoire de fringues

On n’oubliera pas un court métrage présenté dans la section Opening Scene, The Living Wardrobe de l’Espagnol Marti Madaula Esquirol, qui s’installe à Bilbao pour une résidence artistique. Ses vêtements n’occupent qu’une petite partie de l’immense armoire de sa nouvelle chambre. Un jour, il rencontre un garçon qui lui plaît et qui ne cesse de lui donner des vêtements. Son armoire se remplit alors rapidement de jour en jour, ne laissant plus aucune place au vide. Un véritable ovni que cette folle histoire de fringues, d’amour et de dressing…

On terminera ce tour d’horizon avec quelques invités prestigieux, dont le cinéaste chinois Jia Zhang-Ke et la réalisatrice française Alice Diop qui, outre une rétrospective de leurs films, donneront tous deux une masterclass. Pour sa part, l’auteur et réalisateur américain John Wilson auteur de la docu-série télévisée How To with John Wilson participera à une discussion publique sur son travail. Enfin Christine Angot présentera son premier film, Une famille. La romancière retourne sur la trace de ses proches qui ont fermé les yeux sur l’inceste dont elle a été victime. Le film sortira dans les salles romandes le 17 avril.

Visions du Réel Nyon, du 12 au 21 avril à Nyon (VD). Plus d’informations sur visionsdureel.ch