Tears Come From Above
Les Lausannoises Margaux Fazio et Manon Stutz ont misé sur un film de 140 secondes, Tears Come From Above, pour évoquer les Triangles roses. Il est en lice au Nikon Film Festival.
S’imposant depuis 2009 comme un tremplin pour de futurs talents, le Nikon Film Festival est un rendez-vous cinématographique international, proposant aux vidéastes amateurs ou professionnels de présenter un très court métrage autour d’un thème imposé. Pour sa treizième édition, il s’agit du nombre 13.
Cinquante œuvres recouvrant tous les genres ont été retenues parmi les 2229 envoyées, dont celle de Margaux Fazio et Manon Stutz, Tears Come From Above. Les deux réalisatrices lausannoises sont passionnées par les sujets sociaux et avides de faire partager leur regard sur le monde à travers des thèmes pour elles fondamentaux. Leur film évoque l’histoire de Markus, un vieil homme qui se rend dans un salon de tatouage pour recouvrir le numéro 13013 qu’on lui a gravé sur le bras à Auschwitz. À travers des flashbacks, on découvre à la fois l’horreur du camp, la souffrance indicible et des instants bouleversants entre Markus et Paul, un autre prisonnier au triangle rose, marquage des homosexuels. Paul lui dit un jour, alors qu’une pluie bienfaisante tombe, «Tu seras le chanceux au nombre 13 qui survivra.» Et soixante ans plus tard, c’est pour Markus la véritable libération…
Tout cela est montré en 140 secondes! Raconter une telle histoire, transmettre une telle émotion, une telle intensité en si peu de temps tient de l’exploit. Un défi relevé haut la main par Margaux et Manon, qui proposent un véritable objet de cinéma où tout est respecté, le fond, la forme, l’image, le jeu des acteurs. De quoi convaincre le jury et espérer figurer au palmarès, voire dérocher le Grand Prix.