Lausanne

Grande rencontre des parentalités queers

sam 27 avril - dim 28 avril
Sion

Lancement de la Pride 2024

sam 20 avril, 21:00
Brigue

Regenbogenbombe!

sam 11 mai, 13:00
Lausanne

Bordello Chulo

dim 19 mai, 23:00

Revoyons nos classiques

Revoyons nos classiques
Moonlight (2016).

Pour mieux patienter en attendant la réouverture des salles de cinéma, voici notre sélection de films queer à voir et à revoir sans modération.

De Carol à Maurice, en passant par Victor Victoria, La vie d’Adèle ou Le Secret de Brokeback Mountain, tous ces chefs-d’oeuvre ont marqué le cinéma d’une empreinte queer. Pour se préparer à cette année prometteuse en la matière, replongeons-nous dans ces œuvres qui ont pavé le chemin sur grand écran.

Moonlight, de Barry Jenkins, sorti en 2016
Oscarisée en 2017, l’œuvre évoque trois périodes-clé de l’existence de Chiron, orphelin noir, pauvre, qui doit assumer son homosexualité dans l’univers hostile du ghetto de Miami miné par la drogue. Sa douloureuse et bouleversante quête d’identité, faite de rejets, de brimades et d’insultes, finira par
mener cet être déchiré à l’acceptation de soi. Un film rare, sous haute tension, marqué par la grâce et la sensualité.

Carol, de Todd Haynes, sorti en 2015
Ce bijou de mélo adapté de Patricia Highsmith évoque le coup de foudre condamné entre une riche bourgeoise new-yorkaise homosexuelle malheureuse dans son mariage et une timide petite vendeuse subjuguée par sa classe. Des regards, quelques mots, une paire de gants oubliée et c’est l’étincelle… Face à la caméra de Todd Haynes, Cate Blanchett et Rooney Mara bousculent les normes d’une Amérique des fifties corsetée, surfant sur les différences sociales et sexuelles.

Le secret de Brokeback Mountain, d’Ang Lee, sorti en 2005
Le réalisateur taïwanais se penche avec sensibilité sur la liaison contrariée, inattendue et dramatique de deux jeunes cow boys incarnés par Heath Ledger et Jake Gyllenhaal dans les années 60. Leur irrésistible attirance conduit à une passion amoureuse proche du déni, épisodiquement vécue pendant quinze ans dans la culpabilité, la peur, le mensonge, au sein d’un milieu rural particulièrement viril.

Victor Victoria, de Blake Edwards, sorti en 1982
Blake Edwards fait valser les tabous dans cette ode divine à la différence, qui se révèle d’une gaité folle. Dans le rôle principal, l’inoubliable Julie Andrews crève l’écran. Face à l’ostracisme que subit la chanteuse classique dans le milieu du spectacle, un vieil homosexuel la fait passer pour un gay. Elle devient rapidement la nouvelle coqueluche des nuits parisiennes, fait un triomphe dans son numéro de transformisme. Notons qu’il s’agit d’un remake de la version du cinéaste allemand Reinhold Schünzel en 1933.

120 battements par minute, de Robin Campillo, sorti en 2017
Grand Prix cannois l’année de sa sortie, le film choral, fort et poignant, évoque la lutte contre le sida dans les années 1990. Une œuvre rare sur la nécessité d’alerter, mais aussi de bousculer les choses dans une mise en scène très maîtrisée où alternent les scènes d’intimité, d’action et de débats. Le réalisateur insiste beaucoup sur la libération de la parole à cette époque. Un flot de mots après dix ans d’une épidémie tragique, ignorée, que traduisent de passionnantes discussions entre les militants.

La vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche, sorti en 2013
Dans cette bouleversante histoire d’amour, une lycéenne de 17 ans succombe à une jeune femme aux cheveux bleus qui lui fait découvrir le désir. Elles se laissent emporter par l’ivresse et la violence des sentiments. Le coup de foudre se mue en liaison torride puis en rupture déchirante sur fond d’éducation et de transmission. Un film sous grande tension érotique historiquement récompensé à Cannes avec trois Palmes d’or pour son auteur et ses deux héroïnes campées par Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux.

Bound, de Lana et Lilly Wachowski, sorti en 1996
Dans ce thriller néo-lesbien sulfureux, Violet, maîtresse d’un truand spécialisé dans le blanchiment de l’argent mafieux, se prend d’une passion violente pour Corky, voleuse en liberté provisoire qu’elle veut séduire. Entre deux scènes aussi sexy que réalistes, les deux filles s’emparent d’un pouvoir que les hommes croyaient détenir. Notons que des années plus tard, les deux frères créateurs de Matrix assumeront leur féminité en devenant les sœurs les plus cultes du septième art.

Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma, sorti en 2019
Réinventant les codes du film romantique, la réalisatrice explore ici l’idylle impossible, en 1770, entre la brune Marianne, artiste farouchement indépendante et la blonde Héloïse résistant à une union forcée. Des joutes de haut vol et des dialogues ciselés subliment cet envoûtant et fiévreux récit d’une brève passion interdite, où peinture et cinéma se rejoignent dans un acte de création. Avec le magnifique duo formé de Noémie Merlant et Adèle Haenel.

Laurence Anyways, de Xavier Dolan, sorti en 2012
Québec, dans les années 90. Laurence, professeur de lettres, annonce à Fred, sa petite amie réalisatrice, qu’il veut devenir une femme tout en continuant à vivre avec elle. D’abord chamboulée par cette révélation, elle le quitte. Puis elle décide de l’aider dans sa transition avant de sombrer dans la dépression. Le prodige Xavier Dolan confirmait alors son talent en relatant l’aventure épique de ce couple dérangeant qui explose et se retrouve.
https://youtu.be/W3v5MUx8aXY

Maurice, de James Ivory, sorti en 1987
Dans cette adaptation du roman autobiographique d’Edward Morgan Foster, James Ivory se questionne sur l’identité. Avec notamment Hugh Grant au générique. le réalisateur raconte avec une fougue inédite la difficulté et surtout la dangerosité de vivre son homosexualité, passible de la prison et du fouet, dans l’univers répressif de l’Angleterre édouardienne. Ce que redoute terriblement l’un des protagonistes qui met un terme à la relation malgré la passion.

Girl, de Lukas Dhont, sorti en 2018
Lara a un rêve: devenir ballerine. Elle fait tout pour le réaliser, Plus que ses camarades, elle souffre le martyre pour se plier à la discipline de fer de la danse classique. Car Lara est une fille transgenre qui suit un traitement hormonal. Avant que la transformation s’opère, elle doit soumettre ce corps qui se dérobe, cacher ce sexe qu’elle ne veut plus voir, le comprimant sous de douloureux pansements adhésifs. Formidablement porté par le jeune Victor Polster, Girl est le premier long-métrage, plein de grâce et de subtilité mais aussi frontal et cru, du réalisateur belge Lukas Dhont.