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Un héros de guerre si discret

Dans «The Imitation Game», Benedict Cumberbatch enfile le costume du génial mathématicien Alan Turing, le père de l'ordinateur, persécuté pour son homosexualité.

A la tête d’un groupe de champions d’échecs, de linguistes distingués et d’agents secrets au top, le célèbre mathématicien britannique Alan Turing va aider les Alliés à remporter la Seconde Guerre mondiale en décryptant les codes d’Enigma. La fameuse machine életromécanique d’origine allemande utilisée alors par les nazis était jusque-là réputée inviolable. La petite bande bénéficie de l’appui du premier ministre Winston Churchill qui accorde à ses membres tout ce dont ils ont besoin.

Pour son premier long-métrage américain inspiré du livre biographique d’Andrew Hodges, le Norvégien Morten Tyldum s’empare ainsi de cette histoire connue, pour nous en évoquer les coulisses tout en se penchant sur la vie du pionnier de l’intelligence artificielle. Rappelant l’importance de la cryptographie pendant le conflit, il en profite pour dépeindre la persécution subie par la communauté homosexuelle dont Turing, héros de guerre discret, faisait partie. Rappelons qu’à l’image de l’Allemagne et de son paragraphe 175, l’Angleterre a en effet longtemps criminalisé les gays. Discutée à la Chambre des Lords, la dépénalisation fut demandée en 1957 mais ne fut effective que dix ans plus tard. Et bien que l’union civile entre personnes de même sexe existe depuis 2005, le pays ne semble aujourd’hui pas si ouvert que cela à la différence.

Castration chimique
Pour en revenir à «The Imitation Game», un fait divers lié à l’homosexualité de Turing lui vaut des poursuites judiciaires en 1952. Condamné, il choisit la castration chimique en prenant des œstrogènes pour éviter la prison. Mais il n’y résiste pas. Le 7 juin 1954, suicide ou accident, il est retrouvé mort dans sa maison de Manchester par empoisonnement au cyanure. Il avait 42 ans. La reine Elizabeth l’a gracié à titre posthume il y a deux ans.

Morten Tyldum livre un film intelligent, dont on peut regretter une mise en scène conventionnelle et un scénario surchargé d’informations. Des défauts qu’on oublie pourtant en regard de la prestation de Benedict Cumberbatch, l’atout maître. Après s’être glissé dans la peau de Julian Assange, autre cerveau brillant, l’élégant et aristocratique comédien britannique à l’allure un rien famélique, enfile le costume taillé pour lui du génial inventeur de l’ordinateur. Sa remarquable interprétation d’un personnage hors norme, à la fois complexe, arrogant et pas facile à vivre ouvre assurément la route de l’Oscar à l’une des coqueluches de Hollywood. A ses côtés, Keira Knightley incarne Joan Clarke, l’une des personnes chargées de décrypter Enigma et qu’il épousera plus tard par convention sociale.

En salles.