La tête qui monte
PORTRAIT EXPRESS D'UNE PERSONNALITÉ: Tatiana Arce.
C’est une frimousse mutine, l’œil en éveil et le museau pointé vers le ciel, se faufilant dans le dédale d’une galerie d’art contemporain qui, un soir de janvier, a revêtu ses atours de vernissage. Cette frimousse juchée sur une silhouette gracile, c’est celle de Tatiana Arce, une jeune et pour le moins charmante artiste de 25 ans dont le domaine de prédilection est l’art visuel. La Galerie Analix, nouvellement redimensionnée, où nous la rencontrons et où son travail figure au nombre des œuvres réunies par Barbara Polla, a dédié son accrochage inaugural à la beauté du mâle. «Handsome» est son nom. Auparavant, la jeune femme a été diplômée en graphisme à l’Ecole des arts décoratifs de Genève. En marge des cours, elle s’essaie à la photo et se passionne pour la technique du traitement croisé, pour sa saturation chromatique si particulière. Puis elle marche avec succès sur la voie royale du Swiss design qu’est l’Ecal (Ecole cantonal d’art de Lausanne). En chemin, elle abandonne la photo, car c’est «un objet trop intime pour être exposé à la vue des autres».
En juin 2004, la scolarité derrière elle, elle s’attache à approfondir ses travaux sur le monde du cirque. Elle bâtit des maquettes, des chapiteaux miniatures, des songes éveillés. Après avoir lu la bio de Sergueï Eisenstein, la Russie est devenue un de ses thèmes de prédilection. Aujourd’hui, son obsession est le dessin en petit format au crayon sur papier. «Je ne dessine que des jeunes garçons. Torse nu, fins et musclés. Ils ont tous un air de famille et habitent mon imaginaire.» Ses éphèbes sont exposés chez Analix et font aussi un carton en terme de vente. Elle prétend encore ne pas savoir maîtriser les grands formats. On se dit alors que l’alliance de la modestie et du talent a du piquant. E.C.
«Handsome»
Galerie Analix
25 rue de l’Arquebuse, Genève