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Combler l’écart entre GIFs et réalités

Combler l’écart entre GIFs et réalités

Dans le cadre du festival Le Bureau des questions importantes, à Nyon, des ateliers originaux proposent aux jeunes de créer des visuels animés à leur image.

En cherchant des GIFs à envoyer à leurs ami·e·x·s, à leur famille ou encore à leurs crushs, Fatou Maty Diouf et Chantal Mariam Neuhaus se sont vite rendu compte que les bibliothèques sur les réseaux étaient pauvres en visuels qui les représentaient. Quelques recherches sur WhatsApp suffisent pour se rendre compte qu’en essayant de trouver une image en lien avec le fait d’être une personne queer ou racisée, on tombe sur des clichés.

Avec le mot-clé «femme», la bibliothèque affiche des femmes cis avec une expression de genre féminine. Il faut faire défiler un moment avant de trouver la première personne racisée…et c’est Beyoncé! On recommence en tapant «lesbienne» dans la barre de recherche. Ce qui apparaît, ce sont des images de femmes cis, blanches, d’expression de genre féminine, et sexualisées. La prochaine tentative se veut plus précise, avec deux mots: «femme noire». C’est le stéréotype de la représentation de la bonne, en noir et blanc, qui apparaît en premier.

Représenter positivement chacun·e·x

«Le système n’est pas fait pour que tu te retrouves dedans», résume Fatou-Maty, éducatrice et ancienne animatrice à Totem Jeunes LGBTQIA+. Avec sa complice Chantal Mariam, militante afroféministe, ambulancière et cofondatrice du collectif afroféministe Amani, elles font le constat qu’après avoir passé vingt minutes à chercher en vain un GIF pertinent, on finit par envoyer un chat mignon ou ronchon, parce que c’est moins violent que celui qui ne représente ton identité qu’à travers les yeux de la société cis-hétéropatricale blanche. Un écart qui s’explique en partie par le fait que les bases de données d’images animées sont alimentées par des créateur·ice·x·s rémunéré·e·x·s, et surtout par des multinationales telles que Google et Netflix. 

Au lieu de se contenter de consommer ce contenu, les deux intervenantes proposent un atelier pour dispenser leurs connaissances: comment créer, partager et accéder à un contenu qui puisse représenter positivement chacun·e·x. L’événement en mixité choisie se déroulera le 5 septembre, pour les personnes LGBTIQ+ de moins de 25 ans. Il sera suivi d’un autre atelier, le 6 septembre en mixité choisie pour les personnes afro-descendantes. Et même pas besoin d’être un·e·x geek pour participer à ces deux laboratoires collectifs et bienveillants de communication visuelle auto-représentative!

Lieu d’expérimentation participative porté par une équipe qui a à cœur et fait de son mieux pour porter des valeurs féministes, antiracistes, antifascistes, antivalidistes et queer, le Bureau des questions importantes se déroule du 1er au 16 septembre. 
Programme complet: eeeeh.ch