Téo Lavabo, et bing dans le PAF!
Avec le titre «Comme Aladin», Téo Lavabo s’est illustré dans «La France a un incroyable talent». Depuis lors son clip cumule près de 300'000 vues sur YouTube.
Né des eaux du Lac d’Annecy, le père de Téo se nomme Patrice Lavabo et sa mère Evelyne Bidet. Ils se sont rencontrés dans les années 1990 sur un air de Vincent Lagaf, ils se sont aimés, et ont sans doute oublié de tirer la chasse sur cette anomalie que cet avorton, ce têtard qu’ils considèrent désormais comme leur plus belle erreur.
Voilà pour le personnage que s’est créé Téo Jaffre, débarqué sur les rives du Lac d’Annecy par amour pour un Haut-Savoyard, mais originaire de Lozère, dont il a gardé une petite pointe d’accent chantant. Diplômé en communication, il a développé avec son meilleur ami et associé un studio photo et vidéo à Annecy, dont l’activité ne lui laisse pratiquement plus de temps libre. «On a commencé à faire des parodies de clips pour montrer ce dont on était capables», dit-il. Avec une trentaine de clips au compteur, ils réalisent aujourd’hui toutes sortes de vidéos promotionnelles pour de grandes marques, des entreprises, des artistes ou des particuliers.
Mais surtout, Téo a noué des relations avec quelques studios d’enregistrement du cru, et, de fil en aiguille, il a fini par produire son tout premier single, «La sirène du lac d’Annecy». «A la base, confie-t-il, je voulais faire une parodie de «La petite sirène» qui chanterait des trucs du style: «Je veux avoir des jambes pour pouvoir aller Chez Pen (ndlr: un restaurant – bar gay friendly à Annecy).»
Ni incroyable ni crédule
Téo postule à son émission fétiche (il regarde le programme sur M6 depuis son enfance) avec son premier single La Sirène du Lac d’Annecy. «La production l’a trouvé sympa, mais ils m’ont demandé de leur faire une autre proposition qui soit moins second degré.» Du coup, il écrit «Comme Aladin», un titre a priori plus «grand public». «Ils m’ont quand même laissé une entière liberté, en me disant qu’ils étaient convaincus que j’allais plaire à la chaîne. Et moi, dit-il, je voulais parler du phénomène des applications de rencontre gay.» Comme beaucoup, il voit ça comme un catalogue sans fin où l’on se dit qu’on va toujours trouver mieux. «Et particulièrement dans le milieu gay où on t’envoie une photo de bite avant de t’envoyer sa tête», lance-t-il.
En écrivant la chanson, il a aussi l’idée très malicieuse d’asséner une vérité triviale après chaque cliché un peu romantique: «Si tu me dis les mots bleus… Je te prendrai en le-leu…» C’est sans doute, au-delà du clip, ce qui a contribué au succès du titre sur les réseaux sociaux. Il fait aussi le constat qu’aujourd’hui, «discuter avant de baiser, ça installe presque un malaise. En tout cas, dit-il, j’ai l’impression qu’on n’ose pas être naturel avant d’avoir baisé.» C’est en quelque sorte comme si les réseaux sociaux nous enfermaient dans cette image que l’on veut renvoyer de soi et dont on n’arriverait pas à s’affranchir tant qu’on ne s’est pas mis à poil au sens littéral. «Beaucoup de gens critiquent le fait de baiser la première fois, mais moi, ajoute-t-il, je trouve qu’il n’y a pas de schéma et c’est même souvent assez positif.»
«Pousse ton caddie»
Entre le tournage de l’émission en août dernier, et la récente diffusion au mois d’octobre, Téo réfléchit à la manière dont il pourrait faire exister son personnage sur les réseaux sociaux, alors qu’il n’a pas encore le droit de divulguer son tout nouveau titre «Comme Aladin». Il décide alors de créer une autre chanson pour fédérer sa petite communauté naissante. Et réalise le clip de «Pousse ton Caddie», qui devient déjà un petit phénomène sur la Toile. «Mon objectif dans tout ça, ce n’était pas de devenir chanteur, mais vraiment de créer une communauté. Parce qu’aujourd’hui avec une communauté tu es plus fort, et dans mon activité professionnelle c’est devenu indispensable. Mais tout ça, dit-il, ça stimule aussi la créativité, et c’est tellement plus fun d’avoir des retours sur son travail, ça te fait vraiment évoluer, tu as du challenge et ça donne envie d’aller toujours plus loin.»
Parmi ses sources d’inspiration, il cite notamment Michaël Youn, LMFAO, Philippe Katerine ou Yelle. «Je suis un grand fan de tous les produits commerciaux de base. J’aime quand ça donne envie de danser et quand je me dis: Putain ils ont osé, quoi!» Sauf retournement de situation, le prochain single de Téo Lavabo devrait s’intituler «Caresse ma salopette»… Un titre qui devrait marquer le début d’une aventure artistique colorée.
» Plus d’infos: www.teolavabo.fr À suivre aussi sur Instagram, Facebook, YouTube, Twitter et TikTok