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Tout a commencé quand mon copain m’a appelé «mon petit lapin»

Tout a commencé quand mon copain m’a appelé «mon petit lapin»

«Cartoon Called Life» s'apprête à passer des cases d'Instagram à celles d'une vraie BD. Rencontre avec le créateur de ces tranches de vie gay, Juraj Straka.

Au commencement, il y eu «Cartoon Called Life», l’épopée d’un lapin attiré par un bear. Cela fait quelques années déjà que celui-ci joue le trouble-fête dans les petites cases carrées d’Instagram, Twitter et plus récemment Facebook. D’ici la fin de l’année, un livre sera même édité avec des inédits. Dans l’immédiat, ce qu’on peut souhaiter à notre bear, c’est que son lapin lui laisse parfois un peu de repos. Sinon, bonjour les plans foireux ! Ou pire encore: qu’à cause d’un bunny on vous pose un lapin! Rencontre avec son créateur, Juraj Straka.

– Pour mon premier article, j’ai de suite pensé à toi. Car, outre ce côté festif que l’on voit en parcourant certaines de tes planches, je trouve qu’il y a un vrai travail de militantisme…
Juraj Straka – L’objectif de ma BD est avant tout de faire rigoler les gens. J’aime rire et faire rire. Les histoires et illustrations sont basées sur ma vie, mes amis et tout ce qui m’entoure, donc forcément je touche parfois à des sujet plus sérieux. Je pense que mon personnage et mes illustrations sont un bon moyen de communiquer des messages positifs à la communauté gay, et qu’elle puisse s’identifier. En effet, même de nos jours, nous ne sommes toujours pas à l’abri des discriminations et de l’homophobie, et il est très important de parler de ces sujets, mais aussi de choses positives et plus légères. Moi j’ai décidé de le faire avec humour.

– Peux-tu revenir sur l’origine du bunny et de son «mec»?
– L’histoire de «Cartoon Called Life» a commencé il y a plus de 4 ans, quand j’ai rencontré mon premier petit copain, qui m’a surnommé «mon petit lapin». J’ai commencé a faire des petites croquis et des petits messages juste pour lui sur des post-it. Puis, je me suis aussi mis à dessiner nos amis, et c’est là où «Cartoon Called Life» est vraiment né. Après ma rupture avec mon copain, j’ai emmené le lapin sur Instagram, où il a trouvé sa nouvelle maison, et le personnage de mon mec imaginaire, représenté par un beau mec barbu et musclé, est apparu. Depuis, ils vivent ensemble des histoires que l’on peut suivre sur Instagram et Facebook, et que l’on pourra aussi retrouver sous la forme d’un livre cet automne.

– Je crois savoir que Cartoon Called Life s’est rendu à la Pride de Bruxelles. Peux-tu nous en dire plus? Et de ses activités hors cases de BD.
– Je suis originaire de Slovaquie, et je vis en ce moment en Belgique, qui est devenu ma nouvelle maison. C’est pour cela que j’essaye de participer à la vie de la communauté LGBT locale. On a souhaité être présent à la gay pride de Bruxelles, et c’était aussi une occasion de donner un peu de visibilité au lapin et de le sortir de son univers virtuel. Plus important, on travaille en ce moment sur une collaboration officielle pour la gay pride d’Anvers, qui est un projet très excitant pour moi, car c’est la ville où j’habite en Belgique. J’espère un jour aussi pouvoir faire quelque chose pour la Slovaquie, car la situation là-bas d’un point de vue de la tolérance envers l’homosexualité n’est pas encore au niveau de l’Europe occidentale.

– Peux-tu nous parler des personnes qui collaborent avec toi?
– J’ai eu l’énorme chance de rencontrer mon ami Laurent, qui est devenu mon associé sur ce projet, et qui complète mes compétences créatives en amenant son savoir-faire en terme de management, de marketing et de gestion de projet. C’est tellement plus agréable de travailler à deux, car un tel projet demande énormément de travail et de temps et, dans des moments de doute, c’est toujours très intéressant d’avoir une deuxième opinion.

– Par rapport à la fabrication et la diffusion de cet album, avez-vous des contacts plus traditionnels pour faire sortir «Cartoon Called Life» du monde 2.0?
– Je trouve que dans le monde de la BD, dans le domaine humoristique, il y a très peu de livres gay et je trouve ça vraiment dommage! J’ai décidé de sortir un livre non seulement car c’était mon rêve depuis que j’étais un gamin, mais aussi pour donner à la communauté gay un vrai «héros» gay, qui parle de sujets de tous les jours, et aussi de choses plus sérieuses, avec humour, sans tomber dans le domaine érotique.

Ma BD veut être accessible à tout le monde, non seulement aux gays, mais aussi à tous leurs amis, et à leur famille. Mais c’est sûr que ce sont surtout des gays qui vont se retrouver plus facilement dans les situations que vit le lapin. On a décidé de publier le livre nous-même afin de garder une liberté artistique absolue sur le projet. On vient de finir notre opération de crowfunding via Kickstarter, et ç’a été un énorme succès ! On a accompli notre objectif à 150%, ce qui nous permettra de sortir un livre de plus de 200 pages cet automne. La diffusion va se faire a travers nos réseaux sociaux (Instagram et Facebook), ou plus de 15’000 followers suivent déjà les aventures de «Cartoon Called Life». Et puis nous nouerons certainement certains partenariats à l’avenir pour aussi être présents dans le monde réel.

– C’est quoi tes goûts en matière de musique, ciné. Art en général?
– Mes goûts sont très très éclectiques! Je peux ecouter du jazz classique, juste après danser sur Beyoncé et puis enchaîner sur Björk! Je trouve mon inspiration dans tout et n’importe quoi, et je trouve ça très enrichissant et intéressant de changer d’univers régulièrement et d’explorer de nouveaux territoires.

» Sur Instagram: @cartoon.called.life
» www.cartooncalledlife.com