Community

Atelier et After Drag

Sion, sam 30 mars, 15:00
Bars & Clubs

Bordello Easter

Lausanne, dim 31 mars, 23:00
Bars & Clubs

Happy Birthday, GT’s!

Lausanne, sam 27 avril, 19:00

Quand on aime, on ne compte pas

Un duo d’artistes s’apprête à se marier dans les 24 pays qui autorisent le mariage pour les couples de même sexe.

Tout commence par une rencontre, celle de Fleur Pierets, la rousse, avec Julian P. Boom, la brune. C’était en 2010 à Amsterdam. Un de ces coups de foudre qui vous cloue sur place et vous coupe le souffle. Depuis, elles vivent et travaillent ensemble 24h/24. «Notre travail se confond avec notre vie et en fait c’est ce qui nous plaît le plus» selon leur propre aveu. En 2012, elles se marient dans le sud de la France.

L’idée de répéter l’expérience est venue plus tard lorsque Julian est tombée gravement malade. «Ça fait un peu cliché mais lorsqu’elle s’est remise, nous avons revu nos priorités dans la vie et nous avons décidé de nous engager dans un projet qui serait à la fois vertigineux et audacieux» explique Fleur Pierets. C’est ainsi que «22» a vu le jour, 22 comme le nombre de pays dans le monde qui (à l’époque) autorisent le mariage entre personnes de même sexe. Sur un total de 194 pays, c’est encore trop peu, d’où la nécessité pour le duo de «réveiller les consciences». Pour les deux artistes, il s’agit de questionner à travers ce projet les inégalités de race, de genre notamment. Le premier mariage de l’ambitieux défi se tiendra à New York où elles sont déjà à pied d’œuvre. En octobre, ce sera les Pays-Bas et la Belgique, leurs pays d’origine respectifs, puis la France, l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil, la Colombie et ainsi de suite au rythme de deux pays par mois en moyenne sur 18 mois.

Symboles
Quant aux aspects concrets telles que logistique ou démarches administratives, elles assument sans perdre de vue que «22» est avant tout «un voyage» : «Nous souhaitons d’abord utiliser ce temps pour l’inspiration, pour les rencontres avec les gens, pour les collaborations avec d’autres artistes». D’ailleurs, elles feront appel à des designers locaux pour les habits de cérémonie. Chacun des mariages se déroulera de manière symbolique à la mairie selon la procédure officielle. «Nous écouterons les formules habituelles comme n’importe quel couple homo qui se marie dans ce pays en particulier, dans la langue du pays», précisent-elles.

Quid des invité-e-s et des témoins ? Suivront-ils/elles les mariées dans leur périple? Selon elles, «tout est ouvert». La performance doit surtout rester festive sur le mode «célébration». Le tout sera documenté à travers des photos, films, livre, réseaux sociaux. Si elles reconnaissent que «c’est de loin la performance la plus longue qu’elles aient jamais réalisé», elles ne se découragent pas et n’envisagent pas une seconde l’overdose.

SOS sponsors
Question budget, c’est serré. Même si l’idée de base n’a rien du mariage princier, chacune des cérémonies constitue en soi un petit investissement. Le duo avoue «rechercher activement des sponsors» tout en affirmant que «le projet se fera d’une manière ou d’une autre». Néanmoins la facture risque de s’alourdir puisque, aux 22 pays initialement prévus, se sont ajoutés Malte et l’Allemagne, nouveaux membres de ce club encore trop restreint qui autorisent le mariage pour tous. Taïwan et le Chili se profilent à leur tour et pour les deux artistes, «chaque pays qui légalise le mariage homo sera ajouté à notre itinéraire».

La Suisse fera-t-elle partie de la tournée des JF.Pierets ? Pas si sûr puisque le Parlement suisse s’est donné jusqu’en 2019 pour examiner la réforme proposée en 2013 par une initiative des Vert’libéraux et reprise dans un rapport du Conseil fédéral. Parce que bon, l’égalité des droits, faut y réfléchir à deux fois. Ou plus !

» 22theproject.com