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Au nom de la liberté

Au nom de la liberté

Finaliste pour le Prix Martin Ennals 2017, Karla Avelar est une combattante en lutte pour le droit d’être une femme transgenre dans son pays, le Salvador. Portrait d’un destin hors du commun.

Sa vie est dessinée comme un drame. Et pourtant, de l’horrible difficulté de son histoire Karla Avelar a puisé une force de vie plus forte que la mort. Cette volonté de combattre les violences répétées à l’égard de la communauté transgenre au cœur du Salvador grâce à son organisation Comcavis Trans, lui vaut aujourd’hui la place de finaliste au Prix Martin Ennals. Ce prix, porté par la Fondation Martin Ennals dont l’objectif est d’attirer l’attention internationale sur des défenseur-es des droits humains qui effectuent un travail hors du commun souvent au péril de leur vie, est remis chaque année à Genève à un lauréat parmi trois finalistes. Plus qu’une compensation financière, le lauréat gagne une reconnaissance et une attention internationales « qui correspond aussi à un plus grand niveau de sécurité », explique le directeur de la Fondation, Michael Khambatta. « Cela leur permet de gagner en visibilité avec un réseau élargi de soutien. »

Environnement hostile
A 39 ans, Karla Avelar a dédié sa vie à la défense des droits humains des personnes LGBTI, victimes de discriminations en raison de leur orientation sexuelle ou leur identité transgenre. Karla est transgenre, et la première des victimes d’un environnement particulièrement hostile à l’égard de sa communauté. Aussi, n’a-t-elle pas eu le choix. Pour survivre à son destin, elle a choisi de mener bataille. Née dans une famille catholique particulièrement pauvre le manque d’éducation et l’environnement conservateur nourrissent des abus continus. A 9 ans, elle s’enfuit pour rejoindre la capitale. A 11 ans, elle est travailleuse du sexe. A 14 ans, elle survit miraculeusement aux neuf coups de feu d’un tueur en série, représentant des forces armées. A la sortie de son coma, elle apprend qu’elle est atteinte du VIH.

Cette exposition permanente à la violence abusive forge le caractère de la jeune femme, et définit sa mission. Elle est l’une des premières femmes transgenres à rendre sa maladie publique, afin d’aider les personnes infectées à avoir un meilleur accès aux traitements. Agressée un jour, elle se défend et se voit condamnée par la justice à plusieurs années de prison. Elle se retrouve dans la même cellule que plusieurs membres d’un gang qui avaient tenté de l’assassiner quelques années plus tôt. Le résultat est terrifiant. De la torture aux viols répétés, Karla subit l’enfer.

Climat d’impunité
A sa sortie de prison, sa lutte prend une tournure plus concrète encore. Elle fonde, en 1996, la première association de personnes transgenres au Salvador, intervient à de nombreuses reprises auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales, avant de fonder Comcavis Trans. Car la situation reste extrêmement dure au Salvador à l’égard de la communauté transgenre. Rarement, les crimes dont elle est victime sont amenés devant la justice, avec comme résultat sur un certain climat d’impunité. Le risque existe pour la communauté LGBTI toute entière d’ailleurs. Selon Karla Avelar, il existerait environ 600 cas de crimes non résolus à l’égard de personnes LGBT en 25 ans.

Le combat de Karla la place au cœur d’un risque permanent. Elle a déménagé sept fois en deux ans, après des menaces répétées d’individus visant son travail de défense des droits humains. Pourtant, rien ne l’arrête. Elle est déterminée à promouvoir des réformes législatives nécessaires pour garantir les droits LGBTI. Son rêve est simple : marcher dans les rues du Salvador sans subir d’accusations, de discriminations ou de violences.

Au-delà de l’adversité
Le directeur de la Fondation Martin Ennals souligne son incroyable courage. «Je crois que la plupart des gens se seraient juste effondrés face au drame, mais Karla, elle, s’est renforcée. C’est une femme remarquable qui a une force de caractère qui lui permet de mener son organisation au-delà de l’adversité.» A voir si les dix organisations internationales, membres du jury de sélection du Prix Martin Ennals récompenseront son combat le 10 octobre prochain. Une chose est certaine, par sa nomination comme finaliste, Karla Avelar touche un peu plus au rêve qui l’anime.

» Rencontre avec Karla Avelar, le mercredi 11 octobre à la salle du Môle; Rue du Môle 21, Genève. Entrée libre dès 18h30.

Deux autres nominés

Cette année, face à Karla Avelar, sont nominés Mohamed Zaree, directeur territorial égyptien de l’Institut du Caire pour l’Etude des Droits Humains, et FReeThe5KH, alias les 5 Khmers, défenseurs des droits humains arbitrairement détenus entre avril 2016 et juin 2017. « Le Prix Martin Ennals n’est pas destiné aux défenseurs les plus connus ou médiatisés, mais plutôt ceux qui travaillent dans l’ombre», ajoute Michael Khambatta.

One thought on “Au nom de la liberté

  1. Bonjour je m’appelle Andrea je suis un homme qui respecte le choix je vous adores

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