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Quand avoir une voix de gay devient source d’angoisse

David Thorpe réalise un documentaire pour raconter pourquoi une voix haut perchée peut être synonyme de mal-être pour les homos et les hétéros.

The rain in spain stays mainly in the plain. Une phrase que devait répéter en boucle Audrey Hepburn dans le film «My Fair Lady». Le but? Lui enlever son vilain accent de vendeuse de fleurs qui laissait entendre qu’elle faisait partie de la petite société. Son professeur voulait la faire entrer dans le monde bourgeois si chic avec son anglais parfait.

Parlez-vous gay?

La voix, souffle de notre âme, trahit parfois nos origines. Aussi parfois notre orientation sexuelle, paraît-il. Et cela peut devenir une source d’angoisse pour les gays et les hétéros aux cordes vocales trop féminines.

David Thorpe a passé trois années à filmer, interviewer, écouter des hommes de tous bords pour son documentaire «Do I Sound Gay?». Toujours à la recherche de fonds sur Kickstarter, il raconte à Mashable l’anxiété que certains hommes éprouvent à parler comme un gay. Le but de son entreprise est de déstigmatiser le terme même de «voix gay»: «Il n’y a rien de mal à être gay, de même qu’il n’y a rien de mal à parler comme un gay.»

Les stéréotypes, toujours, encore. Le réalisateur, après 165 interviews dans quatre pays différents, remarque que beaucoup d’hommes ont un problème lorsqu’il s’agit de parler et de faire vibrer ses cordes vocales trop mélodiques et maniérées: «A chaque fois que vous parlez, vous dites potentiellement Je suis gay», explique David Thorpe. Et le stress commence. Autant chez les homosexuels que les hétérosexuels. Car peu importe leur orientation sexuelle, ils ont peur que leur voix trahisse un comportement que la société juge honteux.

Des origines

On dit merci qui? Merci Disney, Hollywood et certaines émissions de télé réalité. Rappelons-nous de «Queer eye for a straight guy» («Queer, cinq experts dans le vent», la version française de 2004 sur TF1), où des homosexuels donnaient de judicieux conseils à un hétérosexuel en mal de bon goût. Pour David Thorpe, cette culture populaire où l’homosexualité était jouée, parfois surjouée, par le truchement d’un comportement très maniéré et une voix haut perchée, a induit ce stéréotype qui associe voix et orientation sexuelle.

Même si la société aujourd’hui n’est plus aussi homophobe qu’auparavant, David Thorpe analyse cette angoisse comme «une trace d’une homophobie intériorisée». Lui-même avait un problème lorsqu’il fallait laisser entendre son grain de voix, mais plus aujourd’hui: «Après trois ans passés à me confronter à mes propres démons et discuter avec les gens à ce sujet, je me sens libre à propos de ma voix.»

Attention, rien d’infamant dans le fait d’avoir une voix gay: «Bien sûr qu’on peut utiliser ce terme, tant que ce n’est pas offensif», avise le réalisateur. «Je pense que c’est tout à fait bien de dire Mon ami Bob a une voix gay, même s’il n’est pas gay, parce qu’il n’y a pas de mal à être gay. Alors dire à quelqu’un qu’il parle comme un gay est parfaitement cool.» A bon entendeur.

(via Mashable)