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Le couple «ex-gay» idéal, c’était du bidon

Auteur de livres où il racontait comment il est devenu hétéro et père de famille, John Paulk admet qu'il est, en fait, toujours resté homosexuel. Il présente ses excuses.

En 1998, leur photo de mariage avait fait sensation. Quel couple miraculeux! Les Paulk avaient fait la une de «Newsweek» et d’un dossier sur les prétendues «guérisons» de l’homosexualité. Quinze ans plus tard, à 50 ans, John Paulk déballe tout dans le mensuel gay américain «PQ». «Je ne soutiens plus le mouvement ex-gay ou les tentatives de changer des individus – surtout les adolescents qui souffrent déjà d’un sentiment d’insécurité et d’aliénation. Je ressens beaucoup de peine pour ce que j’ai causé.»

Ancien membre du comité d’Exodus International, une des principales organisations de propagande pour les thérapies dites de «conversion» à l’hétérosexualité, avoue avoir aujourd’hui plus de mal à assumer cet engagement qu’à admettre son homosexualité. Car John Paulk l’avoue: malgré son mariage avec Anne («ex-lesbienne» elle-même) et leurs trois enfants, il est resté attiré par les hommes. Le couple est en instance de divorce, après 21 ans de mariage.

«A l’époque, j’y croyais»
Après avoir vécu une vie de «débauche» comme drag-queen et prostitué, dans les années 1980, Paulk était devenu une des figures de proue du réseau Exodus International. Il avait prêté son nom à des livres comme «L’amour a gagné: Comment l’amour de Dieu a aidé deux êtres à quitter l’homosexualité et à se trouver». Il y défendait l’«intimité avec Dieu, la thérapie intensive et la détermination» pour se libérer du désir homosexuel. «A l’époque, écrit-il à présent, j’y croyais. Etre chrétien a changé beaucoup de choses dans ma vie, mais pas mon orientation sexuelle.» Il met en garde contre l’achat de ses livres «qui ne reflètent la réalité de qui je suis».

Dans la foulée, Anne, l’épouse de John Paulk, a publié un communiqué ambigu où elle laisse entendre qu’elle reste fidèle au mouvement «ex-gay» et qu’elle prie pour son mari. Le couple a une entreprise de traiteurs dans l’Oregon.

Repentis
John Paulk rejoint une ribambelle de repentis du mouvement ex-gay américain. Ces dernières années, plusieurs de ses ambassadeurs ont révélé les supercheries de ces «thérapies» et leurs dangers – même si certains ont été contraints et forcés à le faire après avoir été outés dans les médias.

«Thérapies» à bannir

Après la Californie, New York? Deux sénateurs démocrates de l’Etat ont annoncé leur intention de déposer un projet de loi interdisant aux psychologues et aux psychiatres d’entreprendre des «thérapies de conversion» sur des mineurs, rapporte PinkNews.co.uk. Ils s’appuient sur des études qui ont montré que ces pseudo-traitements avaient des effets dévastateurs sur les jeunes. Un tel texte a été adopté en Californie en septembre dernier, mais son application est actuellement suspendue à la suite d’un recours devant la justice. Au Royaume-Uni, une association de psychiatres a interdit ces pratiques à de ses membres. Dans tous les cas, les organisations religieuses qui ont leurs propres programmes de «conversion» à l’hétérosexualité ne sont pas directement menacées par ces mesures.