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Les requérants d’Asile homosexuels se retrouvent à la case départ

Ils se réfugient en Suisse car leur vie est menacée, mais ils se retrouvent souvent avec d’autres requérants homophobes. Face aux violences verbales ou physiques, les autorités sont lentes à réagir et ce sont les associations qui doivent prendre les choses en mains.

Imaginez. Il quitte son pays brutalement, il le fuit car sa vie est menacée parce qu’il a le malheur d’être homosexuel. Homosexuel dans une région qui considère cette orientation comme un crime, passible de prison voire de peine de mort. Il fait ses valises et s’enfuit fissa pour échapper à un destin tragique. Il arrive en Suisse, il est requérant d’Asile. Les autorités le placent dans un centre d’hébergement.

Il peut enfin respirer? Non. Desad* cohabite avec des personnes venues de Somalie, ce pays qu’il a déserté car sa vie était en danger. Et du coup, il doit faire face à nouveau à l’homophobie qu’il pensait avoir quittée: «D’abord c’était des remarques, des insultes. Puis un soir on m’a tabassé. Depuis, je ne dors pas bien, je ne suis pas heureux.»

L’aide des citoyens

«Si vous disposez d’une chambre à louer, et que vous êtes prêt à accueillir un nouvel arrivant en Suisse, merci de nous contacter». Le message de l’association genevoise Dialogai a fait appel aux citoyens pour trouver un logement à ce jeune Somalien de 24 ans pour le sortir de l’enfer. Un assistant du centre pour requérants a signalé son cas à Dialogai pour trouver une solution. Et ce n’est pas la première fois que cela se produit.

Francis, un Genevois de 57 ans, a accueilli il y a cinq mois chez lui un couple de Tunisiens: «On a dû fuir la Tunisie car il y avait une fatwa sur nous», raconte Wissem. «Nous avons eu droit à une chambre individuelle dans le centre car nous étions en couple. Nous portions des masques d’hétéros pour être discrets, mais malgré cela, il y a eu des insultes. Michael de Dialogai nous a alors présenté Francis, qui nous a accepté. Maintenant nous nous sentons vraiment suisses, nous avons sortir du placard», confie ce militant de 27 ans.

«Dans plusieurs cas, pour les gays, l’EVAM a refusé toute mesure spécifique.»

Il est effectivement possible pour les requérants de se faire loger par des particuliers, sous certaines conditions. L’Hospice Général, qui s’occupe notamment des centres d’hébergement dans le canton de Genève, offre le financement pour une partie du loyer dont le montant est fixé par un barème.

Un coming-out difficile

Les cas de requérants homosexuels stigmatisés, insultés ou violentés ne se produisent heureusement pas souvent. Mais leur relogement est difficile dans un autre centre ou à l’extérieur, faute de places. «Je trouve pitoyable des que privés doivent se substituer à l’autorité dont c’est la responsabilité première», s’agace Erika Volkmar, directrice de l’association Appartenances qui s’occupe des personnes migrantes.

Pourquoi les autorités n’agissent-elles pas en conséquences lorsqu’il y a ce type de situation? «Nous sommes conscients qu’il peut être difficile pour un requérant homosexuel d’expliquer sa situation auprès d’un assistant social et que des cas de discrimination aient pu se produire sans que les assistants sociaux en aient été avertis», explique Bernard Manguin, porte-parole de l’Hospice Général. Aussi, l’organisme est tenu de résoudre le problème et préserver l’intégrité physique des personnes, pas de les reloger. Ce sont alors les associations LGBT qui prennent le relai.

Des cas parfois minimisés

L’identification d’un mal être et de persécutions peut aussi être compliqué pour le personnel des centres. «A ma connaissance, il n’y a pas eu de retour, de réclamations ou de cas avérés», confie Sylvie Makela, porte-parole de l’Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants (EVAM). Tout serait-il rose dans le canton voisin de Genève? Le secrétaire permanent de Vogay, Bertrand, analyse: «L’EVAM a des difficultés à identifier ces problèmes». Dimanche 5 octobre, 24Heures pointait déjà des dysfonctionnements internes. L’association LGBT lausannoise a dû prendre en charge et à ses frais un jeune Afghan, Idriss*, qui avait été frappé par d’autres requérants alors qu’il dormait. Pour le faire sortir, Vogay et Appartenances ont fait appel au Service de la Population pour changer l’adresse d’Idriss, et l’EVAM l’a autorisé à quitter le centre.

«Je trouve pitoyable des que privés doivent se substituer à l’autorité.»

«Dans plusieurs cas, pour les gays, l’EVAM a refusé toute mesure spécifique. Il y a eu de nombreux cas avérés de harcèlement et de violences verbales et parfois physiques: injures, crachats, menaces de mort, tentative de viol. Souvent, l’EVAM a minimisé», s’insurge la directrice d’Appartenances.

Amnesty International en Suisse a reconnu qu’il y avait un réel problème. «Cela existe, mais moins maintenant», raconte Denise Graf, coordinatrice pour les réfugiés à la section suisse d’Amnesty. «Nous travaillons avec l’Office Fédéral des Migrations. Le groupe Queer Amnesty a fait une formation aux personnels sur la thématique du coming-out». Aussi, les requérants sont avertis que la Suisse n’est pas un pays où l’homosexualité est un crime: «Faire un coming-out dans un centre serait dangereux mais faire un coming-out à l’égard du personnel du centre peut dès fois contribuer à trouver une solution», explique Denise Graf.

Dans l’attente d’une nouvelle vie

Tous saluent l’initiative de Dialogai, pour permettre aux requérants de trouver un endroit meilleur. L’Hospice Général et l’EVAM trouvent que cela est une bonne solution, et le travail avec les associations LGBT permet de faire remonter des cas dont les établissements ne sont pas au courant.

Francis, au centre, a accueilli un couple de Tunisiens, Wissem et Ashraf, pour les sortir des centres où l'homophobie les poussait à se cacher.

Francis, au centre, a accueilli un couple de Tunisiens, Ashraf et Wissem, pour les sortir des centres où l’homophobie les poussait à se cacher.

Et quand les persécutés ont la chance de trouver un hébergeur, cela peut déboucher sur une belle amitié. Francis, le Genevois qui a accueilli le couple de Tunisiens, raconte: «Je savais que je ne me trompais pas. Plus ça avance, plus je les apprécie. Ce sont devenus des amis proches. Je suis à l’AI, ils m’aident beaucoup. C’est aussi un coup de pouce financier pour moi. J’encourage très fortement les gens qui ont de la place à loger les requérants en difficulté.»

Un message qui ne devrait pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Desad, le réfugié somalien, était encore dans l’attente au moment de la rencontre. «J’ai fui mon pays il y a sept ans, pensant trouver une meilleure situation. La situation dans mon foyer est encore un obstacle pour la nouvelle vie que j’attends. J’espère vraiment que je pourrais enfin l’avoir», confie-t-il, les yeux vides portés au loin.

*Noms connus de la rédaction

2 thoughts on “Les requérants d’Asile homosexuels se retrouvent à la case départ

  1. Vous omettez une information qu’il serait pourtant utile de transmettre à ces réfugiés, afin qu’ils se rendent compte du piège dans lequel ils sont tombés: parmi les premiers soutiens inconditionnels à l’islam et à l’immigration massive en provenance des pays à culture homophobe se trouvent les associations LGBT suisses.
    Qui traitent habituellement de fachos, racistes et toutes ces sortes de choses, quiconque soulève le problème de l’homophobie en islam et des musulmans.
    Ces malheureux ne sont donc pas au bout de leurs mauvaises surprises.

  2. Pas de solidarité avec l’attaqué aussi longtemps que ses aggresseurs resident toujours en Suisse! Demandez donc de la solidarité aux politiciens suisses puisque ce sont bien eux, les responsables de ce galére!

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