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Le marché gay, une bouffée d’oxygène pour les géants du voyage

Dans un secteur en pleine sinistrose, Kuoni et Hotelplan se sont tournés vers la clientèle gay et lesbienne, une niche bénéficiant d'une croissance allant jusqu'à 30% par année.

Des marges et un chiffre d’affaires qui se réduisent comme peau de chagrin: la crise frappe de plein fouet le tourisme. D’où l’urgence de trouver de nouveaux eldorados, même s’ils ont la dimension de petites niches. Jadis occupée par des acteurs indépendants, celle du tourisme gay et lesbien apporte depuis quelques années une bouffée d’oxygène aux géants du tourisme suisses. C’est le cas de Kuoni qui a racheté en 2008 l’agence zurichoise Pink Cloud, créée huit ans plus tôt. Aujourd’hui, celle-ci dégage une croissance de 30% par année pour le numéro 1 helvétique, relève l’«Aargauer Zeitung».

Le potentiel a aussi été repéré par Hotelplan, son principal rival. Cette filiale de Migros a commencé à s’adresser à ce public en 2010, notamment à travers sa marque Globus Voyages. «Nous constatons une augmentation marquée des réservations de gay et de lesbiennes dans nos agences spécialisée», confirme sa porte-parole Prisca Huguenin-dit-Lenoir. Pour elle, cette clientèle est moins intéressée par des voyages gay-friendly livrés clés en mains qu’à un conseil ciblé pour des destinations insolites. Preuve de cette diversification: le marché s’est également développé dans les séjours linguistiques, avec un leader tel que ESL développant sa marque Flamingo Languages depuis 2009.

Fringale de voyages
Les agences s’appuient évidemment sur le principe, passablement rebattu, des «DINKs», acronyme anglais désignant les «doubles salaires sans enfants» pour désigner les couples gays. «Mais cela vaut aussi pour des couples hétérosexuels», note le porte-parole de Kuoni, Peter Brun. Le revenu à disposition des clients n’explique pas tout. Selon une étude menée en mai-juin 2011 par un institut américain, 39% des gays et 32% des lesbiennes planifiaient un grand voyage au cours des douze mois suivants. Une dépense à laquelle ils accordaient la priorité devant toute autre, smartphones, mobilier ou véhicules compris.

En tant que destination, la Suisse investit également dans la cible gay. L’an dernier, l’office national du tourisme a consacré 270’000 francs à la promotion de ce segment. Au moment du lancement de ce programme, il y a dix ans, ce budget n’atteignait que 160’000 francs. Dans le cadre de ce programme, Suisse Tourisme a lancé une formation en ligne, «Gaycomfort», qui permet aux hôteliers de se voir décerner un label «gay-friendly».