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Internet: la possibilité d’une île

On mesure mal tout ce qu'internet change dans les pays où les rapports entre personnes de même sexe sont pénalisés. Exemple avec le Maroc.

L’avènement du Net a radicalement changé la vie des gays et des lesbiennes. Que ce soit par la facilitation des rencontres amicales, amoureuses et sexuelles ou la possibilité de rentrer en contact avec d’autres homosexuels avant même d’avoir fait son coming out, la Toile a permis une mise en réseau qui facilite grandement l’acceptation de son orientation sexuelle. Ce média a également contribué à faire circuler internationalement un ensemble de discours et de représentations sur ce qu’être homo signifie et implique. Une recherche par Internet dans les espaces online marocain a permis de constater l’impact de circulation de telles infos dans un pays dont le code pénal prévoit une peine de prison pour les rapports homosexuels.
Les marocains sont de plus en plus nombreux à être connectés, même si beaucoup d’entre eux doivent encore se rendre dans des Internet cafés pour pouvoir naviguer. Les hommes et les femmes attirés par le même sexe ont donc de multiples occasions de fréquenter leurs «pairs» dans des espaces cybernétiques qui leur sont dédiés. A défaut de lieux gays officiels, Internet occupe une place centrale pour cet aspect de leur vie puisqu’il constitue, pour la plupart d’entre eux, le seul endroit où ils peuvent exprimer leur préférence. Au sein des forums, ils échangent sur la culture ou l’actualité mais avant tout sur la difficulté de se sentir différent dans une société où être homo n’est pas dicible.

Vers la construction d’une identité
Un aspect central de ce qui se joue dans ces sites concerne la définition de ce qu’être gay signifie. En l’absence de référence publique – à l’exception de l’écrivain Abdellah Taïa qui a fait un coming out très remarqué en 2007 – les internautes tentent ensemble de déterminer la manière marocaine de vivre son homosexualité. Au carrefour entre des représentations globales et des normes culturelles locales, il s’agit pour eux de construire une identité gay qui réponde aux particularités de leur contexte. A ce jour, il n’existe pas véritablement d’accord partagé sur ce qui constitue les attributs communs d’une possible «communauté homosexuelle». Dans les pays occidentaux, celle-ci s’est formée progressivement à travers les associations, les lieux de rencontre et de sociabilité ou encore la presse spécialisée, qui ont fait émerger des manières de faire et d’être spécifiques aux gays – même si celles-ci ne sont pas embrassées par tous. Au Maroc, ces aspects sont encore flous et les visions souvent antagonistes. Car, si le même vocabulaire d’influence anglosaxonne est utilisé, les sens qu’il recouvre sont souvent très éloignés de leur signification initiale. Mais pour tous, Internet est essentiel parce que, comme le dit un internaute, «c’est le psy, c’est une association, c’est la loi qui me reconnaît en tant qu’être humain, c’est mon jardin secret».

Avant tout combattre l’isolement
La société marocaine ne tolère pas à l’ensemble des questions liées à la sexualité de connaître une expression publique. Cela contribue à expliquer, en plus de la vision négative de l’homosexualité, pourquoi l’idée de coming out paraît étrange pour les marocains. Le modèle de la famille nucléaire, dont les membres sont très dépendants des autres, limite également la marge de manœuvre des individus qui sont plus soumis aux normes sociales. Ces derniers tentent tout de même de s’organiser pour combattre les discriminations dont ils sont l’objet. Mais comment militer lorsque le fait d’être visible semble inconcevable? L’univers cybernétique permet certes un certain nombre d’initiatives ménageant l’anonymat mais leur impact reste limité. La seule association gay marocaine, Kif Kif, est d’ailleurs gérée principalement depuis l’Espagne par une poignée d’expatriés. Et il est d’autant plus difficile de mobiliser en l’absence d’une réelle identité de groupe. Dans ce contexte, le Net permet avant tout de combattre l’isolement et le mal-être que celui-ci peut engendrer pour ceux qui aiment le même sexe. Et cette mise en réseau, qui se concrétise également par des rencontres «réelles», fera certainement émerger progressivement une représentation de l’homosexualité permettant aux individus de vivre leur préférence autrement que dans la clandestinité.

One thought on “Internet: la possibilité d’une île

  1. Excellent article , mais je proposerais juste les rectifications suivantes :

    par exemple, il est cité : « La société marocaine ne tolère pas à l’ensemble des questions liées à la sexualité de connaître une expression publique ».

    je proposerais à la place : « L’Islam ne tolère pas à l’ensemble des questions liées à la sexualité de connaître une expression publique ».

    De plus , il est important de mentionner que cet écrivain homosexuel marocain n’est pas du tout accepté par la grande majorité des Marocains , il n’est en réalité accepté que par un clan très étroit de marocains progressiste (et certainement pas des musulmans pratiquant).
    C’est une erreur de croire que petit à petit , les Marocains musulmans vont accepter les homosexuels , car le Coran condamne les homosexuels , et les musulmans doivent se plier à ses règles et n’ont pas le droit de reformer les règles du Coran , c’est la raison pour laquelle le musulmans prétendent que leur religion est la seule qui soit pure (contrairement au christianisme qui a été reformé).
    Il est également dit dans le Coran que l’Islam doit être préservée dans son intégralité , et que chaque musulman doit être prêt à donner sa vie pour combattre ceux qui tenteraient de la reformer.

    Homosexuels et ex-musulmans convertis à une autre religion sont tous deux persécutes sans relâche par l’Islam :

    Le Coran dit qu’il est interdit (sous peine de grave châtiment) à n’importe quel musulman de se convertir à une autre religion .
    Par cela, il est considéré que la femme prend le pli de la religion de son mari : c’est pourquoi il est permis pour un homme musulman de marier une chrétienne (car elle est sensée se convertir à la religion de son mari) , mais il est strictement interdit à une femme musulmane de se marier avec un chrétien (car elle se convertira à la religion de son époux). et c’est la raison pour laquelle il a été estimé d’après une étude qu’il y a en France environ 70000 femmes mariées par mariages arrangé (mari choisi par leur famille) , évidement je vous laisse deviner quelle était la religion de la majorité de ces femmes mariées sans avoir choisi leur mari.

    Les ex-musulmans convertis à une autre religion sont persécutés même si ils vivent à l’étranger . Voici sur le lien suivant un reportage dénonçant en Angleterre la persécution par harcèlement , menaces et violence envers 3000 ex-musulmans convertis au christianisme:

    http://www.youtube.com/watch?v=OXF-rJAOHGQ&p=F0759FE08793DE86&playnext=1&index=17

    Il est certain que internet ouvre la porte aux Musulmans vivant hors d’Europe d’avoir le contact avec notre culture , mais par contre les lois seront toujours appliquées de manière a être en harmonie avec la religion .
    Souvent, suite à ces explications, certaines personnes me répondent : si dans les pays musulmans les lois étaient indépendantes de la religion , tout serait réglé.
    Certes ce serait déjà un pas en avant , mais ça ne réglerait pas forcement le problème , car l’Islam exige d’être intégré aux lois .
    Et si un jour un gouvernement non conformiste à l’Islam prenait le pouvoir dans un pays musulman et mettait en vigueur une séparation des lois et de la religion , le peuple musulman se chargerait de régler la loi personnellement de manière autonome , ce qui veut dire que si un jour les homosexuels ne seraient non plus punissables par la loi , ils seraient de toute façon lynchés clandestinement par la population , selon les règles de l’Islam.

    en fait , les seuls rares musulmans qui revendiquent une demande à la réforme de l’islam sont une poignée de marginaux expatriés en Occident dont le site http://www.reformislam.org/ , n’est même plus en état de marche actuellement.

    Je comprends que ceci n’est pas agréable à lire pour tout le monde par ici et je souhaiterais personnellement qu’il en soit autrement , mais ce n’est pas une solution d’argumenter des excuses telles que : les choses vont changer , ce n’est que question de temps , les moeurs doivent encore se libérer .
    Car les moeurs et les lois sont régis par l’Islam , qui a déjà prévu dès le départ de se protéger contre le reformes en appelant tout musulman à préserver et proteger l’intégralité de cette religion par le prix de sa propre vie.

    La seule chose qui puisse être faite , est la condamnation par la communauté internationale. des lois non conformes aux droit de l’homme , appliquées dans les pays musulmans .

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