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Tu ne seras pas lesbienne, ma fille

La médecine prénatale à la rescousse de l'hétérosexualité? Le débat fait rage aux Etats-Unis, suite à l'expérimentation, dans une clinique réputée de New York, d'un traitement hormonal censé prévenir le développement de petites filles en «garçons manqués».

«Hyperplasie congénitale des surrénales» (HCS). Cette pathologie est au centre d’une polémique qui enfle dans les milieux scientifiques et dans les médias aux Etats-Unis. Touchant un enfant sur 15 000 environ, elle se manifeste notamment par l’apparition de caractéristiques masculines chez les enfants de sexe féminin: voix grave ou pilosité faciale, par exemple.

Depuis quelques temps, une équipe du prestigieux Mount Sinai Medical Center de New York vante l’administration aux femmes enceintes d’un traitement hormonal expérimental face à la HCS. Selon les chercheurs, un stéroïde, la dexaméthasone, préviendrait la survenue de signes de virilisation précoces et d’un appareil génital «ambigu». Mais ces derniers vont plus loin: «Les jeux d’enfants, le métier choisi, les préférences dans l’adolescence et à l’âge adulte, l’instinct maternel et l’orientation sexuelle se masculinisent chez les femmes atteintes de HCS, précise l’une des scientifiques de la clinique new-yorkaise, le Dr Maria New. Ces anormalités ont été liées à des taux excessifs d’androgène… Nous pensons qu’un traitement à la dexaméthasone reduira [ce phénomène].»

Basé sur la vieille idée selon laquelle l’orientation sexuelle est définie par l’exposition in utero à des hormones, le discours semble limpide: le thérapie vise à combattre ces «anormalités» que sont le lesbianisme, le non-désir d’enfants ou le goût des petites voitures chez les fillettes… En février, il était dénoncé par la spécialiste de bioéthique Alice Dreger. Elle accusait le Dr New de promouvoir la dexaméthasone comme une assurance que son enfant ne sera pas lesbienne et préserver ses chances de devenir «une bonne mère de famille». La suspicion d’eugénisme a été relayée et amplifiée par plusieurs blogs influents, dont le Huffington Post, suivi par le magazine «Newsweek» notamment. Si bien qu’aux dernières nouvelles, l’équipe de l’hôpital Mount Sinai aurait cessé ses expérimentations.

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