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Yannick Noah «outé» au Cameroun !!!!

Un journal ivoirien a publié avant hier, mercredi 8 février, une liste de 50 personnalités camerounaises, présumées homosexuelles, parmi lesquelles figure le célèbre tennisman, actuel coach de l’équipe nationale de football. Cette «liste à polémique» a été reprise de l'un des trois quotidiens camerounais qui ont lancé, mi-janvier, une «chasse aux homosexuels ». Cette affaire éclate dans un contexte général d’homophobie, notamment prêchée par les chefs religieux chrétiens ou musulmans.

Il y a une dizaine de jours, le journal camerounais La Météo a publié dans ses colonnes une liste de personnalités qui sont, selon lui, homosexuelles. Un crime dans ce pays.
Ces outings ont fait des émules, puisque L’Anecdote et Nouvelle Afrique ont aussi publié le nom de grands du Cameroun qui, d’après eux, « en sont ».

Au Cameroun, l’homosexualité est considérée comme un crime aux yeux de la loi, passable de lourdes peines. Cette série d’outings éclate donc dans un climat d’homophobie latente. Une homophobie qui semble s’être radicalisée ces derniers mois.
En mai dernier, une dizaine d’homosexuels présumés ont été arrêtés dans un bar de Yaoundé et détenus plusieurs mois sans qu’un motif clair ne leur soit spécifié. Un climat qui a entraîné une psychose dans les lieux fréquentés par les gays et lesbiennes, qui craignaient à tout moment une descente de policiers ou de gendarmes. Un contexte qui a facilité la publication des noms de personnalités du pays, même si le sérieux de l’enquête n’est pas avéré.

« Nous avons bénéficié d’un certain concours de circonstances qui nous a poussé à publier cette liste. Le contexte était favorable.», a déclaré le rédacteur en chef de La Météo dans une interview accordée au Messager. Sans regret, il estime avoir fait son travail et se retranche derrière les droits de liberté d’expression et d’opinion de la Déclaration universelle des droits de l’Homme pour justifier son choix éditorial.
« Nous naviguons dans le même sens que l’archevêque de Yaoundé, Mgr Victor Tonye Bakot, qui, dans son homélie du 25 décembre dernier, a qualifié le phénomène homosexuel d’infamie, de complot contre la famille et le mariage, de mœurs contre-nature que nous ne devons pas accepter chez nous », a justifié François Bikoro Obah, rédacteur en chef de L’Anecdote, qui assure à la Pana avoir « réuni toutes les preuves de ses écrits » et « fait actuellement œuvre de salut public ».

Outrage! dénonce vivement cette publication. Soulignant que ces listes d’homos présumés sont simplement «le dernier crime homophobe», Peter Tatchell, président d’Outrage, déclare : «Les militants gays du Cameroun sont choqués, furieux et très effrayés. Nous appelons la communauté lesbienne et gay à presser leurs membres du Parlement européen de condamner ces chasses aux sorcières homophobes et à pousser le Parlement et la Commission européens à protester auprès du gouvernement du Cameroun.»
Le leader de l’organisation LGBT poursuit: «Les gouvernements britannique et européens devraient avertir le Cameroun que si ces chasses aux sorcières ne sont pas arrêtées, nous suspendrons notre aide et nos accords commerciaux. Nous ne pouvons pas continuer à avoir des relations normales avec un régime qui trouve des excuses et est complice de la violation des droits humains ».