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Dépénalisation: la justice kényane reporte sa décision

Dépénalisation: la justice kényane reporte sa décision
L'an dernier, le film «Rafiki», de Wanuri Kahiu, avait déclenché une polémique nationale. Cette histoire d'amour entre deux jeunes femmes avait été quasi interdite des écrans.

Les juges de la Cour suprême de Nairobi se sont donné trois mois de plus pour étudier une possible dépénalisation de l'homosexualité. Les débats sont suivis de près dans tout le continent.

La déception est grande, ce matin chez les militants LGBT kényans. La Cour suprême de ce poids lourd de l’Afrique de l’Est a décidé de reporter sa décision sur la décriminalisation de l’homosexualité. Elle n’interviendra pas avant la fin mai, afin d’«approfondir l’examen des preuves», a communiqué la juridiction. «Ils auraient pu trouver une meilleure excuse», réagit Yvonne Oduor, une activiste interrogée par «The Guardian». «Des vies sont suspendues à cette décision.»

Les «actes contre-nature» restent passibles d’une peine de 14 ans de prison au Kenya, d’après une loi remontant à l’ère coloniale. Celle-ci contredit la Constitution plutôt progressiste que le pays de 50 millions d’habitants a adoptée en 2010, font valoir les associations. Mais les résistances restent fortes, notamment du côté des Églises, mobilisées contre une homosexualité qualifiée de «perversion» et d’importation occidentale. En contrepoint, les partisans de la décriminalisation tentent de mettre en avant les valeurs d’acceptation de l’homosexualité présentes dans la tradition africaines.

Opinion hostile
L’opinion publique reste très hostiles: 90% de la population pense que la société ne devrait pas accepter l’homosexualité, selon un sondage réalisé en 2013 par l’institut Pew. Une intolérance qui se reflète dans la fréquence des agressions motivées par la haine des LGBT et la discrimination frappant ces minorités dans l’accès au travail, au logement, à l’éducation ou aux services de santé.

La campagne pour la dépénalisation s’inspire du succès arraché par les défenseurs des droits LGBT en Inde l’an dernier. Leurs homologues africains espèrent qu’un jugement favorable fera boule de neige sur le continent, surtout après la dépénalisation adoptée par l’Angola au mois de janvier et avant un arrêt attendu au Botswana. «Tout le monde a les yeux rivés sur le Kenya, explique l’Ougandais Frank Mugisha. Quoi qu’il s’y passe, cela aura un impact direct sur nous.»